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dimanche 24 novembre

Claude Lelouch « l’observateur » à la rencontre des Gérômois

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Parmi les nombreux rendez-vous que compte le festival, la rencontre entre le réalisateur Claude Lelouch et son public qui s’est déroulée hier soir à la Mairie était sans conteste celui à ne pas manquer. Entre petites anecdotes et réflexions plus profondes, c’est un autre homme qu’il nous était offert de découvrir.

P1030008Bien qu’on le connaisse  pour son œuvre  dont on a tous vu au moins un échantillon dans notre vie, c’est encore autre Claude Lelouch, on ne peut plus loquace, que cette rencontre a dévoilé.

Lelouch l’observateur

Au fil des questions des Gérômois venus pour l’occasion, le réalisateur s’est donc livré sur lui, le cinéma et plus précisément sur sa vision de la vie. Véritable observateur de la vie des autres comme il se décrit lui-même, le  metteur en scène se plaît à travers ses  œuvres à « observer la vie, en la voyant telle qu’elle est, et en suivant son intime conviction ». Une  intuition propre à chacun d’entre nous, qui tient d’une réelle importance et  que l’on retrouve dans le titre de son prochain film. Il déclare ainsi « j’aime la vie, elle est mon scénariste et je suis son stagiaire, elle me guide et me dit quoi filmer, c’est en fonction d’elle que je créé ». Pour Lelouch,  « Un + Une » est un bon exemple de cette passion de la vie. S’il aime particulièrement sa dernière production, c’est parce qu’il est tombé sous le charme de l’Inde, un pays qui permet d’ observer la vie dans sa plus grande complexité. «On ne revient pas indemne de l’Inde, c’est un pays bouleversant, violent et rempli de contradictions qui cohabitent entre elles. Cela vous choque dans un premier temps, puis vous rencontrez les locaux, vous discutez avec et vous êtes alors frappés par leur sagesse, leur calme et leur acceptation » déclare ainsi le réalisateur, bouleversé par ses rencontres dans le pays des épices. Un pays dans lequel il n’avait jamais voyagé auparavant, et où il a retrouvé tout ce qu’il représentait  dans ses films depuis des années.

P1030009L’Inde a également confirmé au père « D’un Homme et une Femme » son idée selon laquelle il existe deux intelligences dans la vie, « une rationnelle et une autre qui tient de l’inconscient ». C’est cette dernière intelligence que veut privilégier le cinéaste dans la réalisation de ces films. Comme les indiens qu’il a rencontrés, il explique qu’il « a été le cobaye de (sa) propre vie », ajoutant « j’aime expérimenter et me laisser guider par le hasard. Ce hasard qui a toujours guidé ma vie et mes films, où mon intelligence rationnelle ne m’aurait jamais emmené ». Un hasard indispensable pour bien vivre sa vie selon le réalisateur, qui va contre la routine et vers l’aventure, que fuit l’intelligence rationnelle. Cette intelligence  que le réalisateur avoue avoir de plus en plus de mépris car elle mène à une routine nocive et ne pousse à prendre aucun des risques indispensables à une vie digne de ce nom. Il est pour lui primordial de ne pas tout planifier, de ne pas tout connaître à l’avance, imageant son propos en déclarant « l’on ne va pas au cinéma en connaissant au préalable l’histoire et sa fin, sinon cela n’a plus aucun intérêt ». Il en va de même pour la vie selon Claude Lelouch.

« Je suis amoureux du cinéma »

P1030005Si le réalisateur est incontestablement amoureux de la vie, il l’est également des métiers d’acteur et de cinéaste qu’il considère comme les meilleurs démonstrateurs de ce que cette vie a de plus beau. Si Lelouch aime les acteurs c’est parce que « sont des enfants, qui sont encore dans le jeu ». Si lorsque l’on devient adulte la plupart d’entre nous quitte cet univers de jeu, ce qu’il y a de beau chez les acteurs pour le cinéaste, c’est qu’ils n’ont pas cessé de jouer en devenant adulte, et qu’ils n’ont pas quitté la cour de récréation, si importante dans la vie. Cette même récréation que les spectateurs viennent découvrir lors de la projection d’un film. De plus, si comme il le déclare, nous sommes tous acteurs dans nos vies, eux ont la chance précieuse de délaisser le temps d’un tournage leur existence et de pouvoir incarner d’autres vies ou encore de réaliser des choses qu’ils n’auraient jamais osé accomplir avant. « Elsa Zylberstein ne se serait assurément jamais baigné dans le Gange si je n’avais pas été là pour la filmer » explique ainsi Lelouch. « La caméra a en effet ce pouvoir de désinhiber aussi bien les acteurs que les cinéastes ».

Un métier parmi les plus beaux du monde donc, mais qui, comme il tient à le souligner, est aussi un des plus terribles, lorsque le public se désintéresse de vous. Selon lui, il en est de même de la profession qu’il exerce. Etre cinéaste est fabuleux lorsque les films fonctionnent et que le public est au rendez-vous, et un métier ingrat lorsque la mayonnaise ne prend pas. Pour cet amoureux du cinéma comme il aime à le rappeler, sa profession est en effet plus une affaire de cuisine que d’autre chose. « Il arrive que cela ne prenne pas et que tout tombe à plat comme une mauvaise mayonnaise, de la même manière qu’il arrive (plus souvent heureusement) que cela prenne, et alors là le résultat est des plus délicieux ».

 

A.M.

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