Samedi matin avait lieu la cérémonie commémorative du Cessez le Feu du 19 mars 1962. Un 54ème anniversaire qui venait souligner la fin des combats en Algérie et rendre hommage aux 30.000 soldats français tombés en Afrique du Nord qui étaient pour la plupart des appelés. Mais comme le précisera le président de l’ARAC, Michel Grüner, dans son discours, “à la mémoire doit s’ajouter la volonté de combattre ceux qui entretiennent les séquelles empoisonnant encore notre présent (racisme, haine, violence, réhabilitation des criminels de l’OAS, xénophobie…) pour mieux aller de l’avant vers un avenir d’amitié et de coopération mutuellement avantageuse entre la France & l’Algérie”.
Un message important à transmettre aux jeunes générations qui étaient également représentées au monument aux morts de la Perle des Vosges en cette belle journée. C’est donc en présence de nombreux gérômois que deux gerbes ont été déposées en présence des représentants d’Associations patriotiques et de leurs portes drapeaux, mais aussi des autorités militaires et civiles. L’occasion était également bien choisie de remettre deux médailles militaires, autre temps fort de cette cérémonie confié au Commandant Soulier de la 2ème Compagnie du 1er Régiment de Tirailleurs d’Épinal. Une compagnie dont Gérardmer est la ville marraine, rappelons-le.
Les deux récipiendaires et leur parcours :
François Wioland, né le 25 octobre 1937 à Sentheim(68), gérômois depuis mai 1998, après avoir été informaticien automobile Peugeot. Appelé le 7 janvier 1958 chez les parachutistes pour Mont de Marsan, à Pau pour des stages de sauts puis Bayonne. Le 27 mars, départ pour l’Algérie, affecté au 8ème RPIMA à Philippeville. Nombreuses opérations militaires dans le Constantinois, à la frontière Tunisienne en Kabylie et participation aux opérations « jumelles », « Etincelles », « Pierre précieuses » entre autres. Obtention en mai 1959 à Mila, de la croix de la valeur militaire, médaille de bronze, suite aux combats particulièrement intenses. Décoration à l’origine de la Médaille Militaire. Promu sergent le 31 juillet 1959, le séjour en Algérie se terminera par un rapatriement sanitaire le 1er décembre 1959 pour divers séjours dans les hôpitaux et ce jusqu’à la libération définitive le 12 mai 1960.
Jean Petit est depuis 76 ans gérômois. Né le 10 avril 1940, il effectue son service militaire en Algérie de mai 1960 à juillet 1962. Incorporé au CIT 160 à Beni-Messous près d’Alger, où il effectue ses classes pendant 6 mois pour rejoindre son affectation définitive au PC du 585ème Bataillon de Marche du Train, situé en zone interdite, et plus précisément à « la ferme Peters » entre Affreville et Trolard-Taza, sur le haut plateau del’Ouarssenis. Nommé Maréchal des Logis, il crapahute avec le commando du bataillon jusqu’au Cessez le Feu, le 19 mars 1962. Cité à l’ordre du régiment le 14 juin 1962, c’est à la Trappe, a quelques kilomètres d’Alger qu’il effectuera les 4 derniers mois de son service militaire, en s’opposant aux généraux putchistes de l’OAS. De retour à Gérardmer, il fera sa carrière professionnelle aux Ets Imhoff de la Perle, ensuite Épinal.
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