Grosse mobilisation ce matin des professeurs, agents et parents d’élèves du collège de Granges-sur-Vologne/Aumontzey.
Face à la fermeture de l’établissement qui se profile à la fin de l’année scolaire 2016-2017, ils ont décidé de réagir en manifestant et en bloquant les portes du collège afin de faire entendre leur voix et réagir les autorités compétentes. Pas de cantine aujourd’hui, pas de cours non plus, les enfants arrivant seuls sans leurs parents seront néanmoins pris en charge par le proviseur de l’établissement, l’équipe des surveillants ainsi que les enseignants non grévistes.
Derrière cette première action, on s’organise pour tenter de retarder la fermeture, voire de l’annuler. Pour les grévistes ainsi que les parents d’élèves concernés, cette fermeture n’est pas justifiée et intervient de manière trop brutale. « La plupart des arguments avancés pour la fermeture ne sont pas recevables de notre point de vue, à l’image de la soit-disant vétusté de notre collège. Pour ce qui est de la démographie, tout le monde est logé à la même enseigne et voit ses effectifs diminuer. Mais nous sommes en zone rurale, n’est-ce pas pertinent d’avoir ici un collège pour enseigner aux enfants du secteur sans qu’ils soient obligés de faire trop de kilomètres notamment ? » , explique Joëlle Dieudonné, professeur d’Allemand et particulièrement investie dans la défense de l’établissement scolaire gringeaud.
Et d’ajouter : « La fermeture du collège a été décidée en commission permanente au Conseil Départemental et sera présentée le 14 juin au CDEN. En attendant, le Conseil Municipal de Granges s’est prononcé à l’unanimité contre cette fermeture, à l’exception du maire. De ce point de vue, Guy Martinache aura des explications à nous fournir, de même que l’élu de canton qui a voté pour la fermeture. Le Conseil Municipal a également créé une commission qui va travailler sur les actions à mener, les courriers à rédiger et les demandes de rendez-vous auprès du Conseil Départemental » . Précisons que cette année, le collège compte 143 élèves répartis sur 8 classes. Les solutions avancées pour la rentrée 2017 ne sont pas non plus du goût de tout le monde, notamment pour ce qui est de Corcieux qui à priori ne pourrait pas absorber l’ensemble des élèves de Granges/Aumontzey.
Pour de nombreux habitants de Granges-sur-Vologne, il faut arrêter le massacre. La décision de fermer le collège déplaît fortement et elle a été « prise et votée à la va-vite, sans concertation » et contribuera à un processus de « désertification de nos campagnes » . « Cela signifie une augmentation de la durée des transports pour les enfants, des changements pour les familles qui doivent s’organiser, un coût supplémentaire pour les repas à envisager pour certains foyers, des classes potentiellement surchargées dans l’établissement ou les autres établissements qui recevront les élèves de Granges et une perte d’habitants pour la commune (départ de certains enseignants et agents, de certaines familles etc…) » .
« La désertification de nos campagnes continue de plus belle, la qualité de vie disparaît. on ne prend que des décisions basées sur soi-disant des économies au mépris de la qualité de vie pour nos enfants et les habitants de nos campagnes. Arrêtons le massacre ! » , sont les mots de M. Walter. Citoyen de Granges-sur-Vologne depuis 1938, il ne veut pas être à nouveau le témoin d’une nouvelle fermeture. Après la Gendarmerie, la gare, les usines textiles, l’école d’Aumontzey ou encore le syndicat d’initiative, le collège résistera-t-il ?
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