Trente ans déjà. Trois décennies que la catastrophe nucléaire de Tchernobyl s’est produite, ravageant tout sur son passage. Depuis, les années ont passé et beaucoup ont oublié. Peu à peu. Pas tout le monde. En effet, à des milliers de kilomètres de la France, à proximité des lieux de la catastrophe, la vie porte encore les stigmates de l’accident nucléaire. Les habitants eux, essayent d’oublier, même si les conséquences de la catastrophe imprègnent désormais chaque instant de la vie quotidienne. D’autres encore à travers le monde n’ont pas oublié. C’est le cas de Josette et Serge Quirin, un couple de Gérômois qui accueillent depuis 4 ans un jeune ukrainien. Olexandre Dvoretskyy, 12 ans, est originaire de Moryanivka, une petite ville située à environ 300 kilomètres de Tchernobyl. Trois cents kilomètres c’est beaucoup et en même temps si peu. Malgré les années, la vie est toujours contrainte par les radiations. Alors, pour fuir ce quotidien, le jeune Olexandre vient chaque année depuis 2012 à Gérardmer chez Josette et Serge, devenus au fil du temps sa seconde famille. Ici, et loin de l’atmosphère encore chargée de son Ukraine natale, le jeune garçon profite et s’amuse comme un enfant de son âge. Tour du lac en Vélo avec Serge, marche à pied avec Josette, acti-vacances avec des copains gérômois, Olexandre profite au maximum de son séjour. Une forte relation est née entre le couple et l’enfant, s’enrichissant l’un l’autre de leurs différences.
Une bouffée d’air pour le jeune garçon, et c’est peu dire. Car si ce séjour dans les Vosges permet à Olexandre de s’évader, il est également bénéfique à sa santé. En trois semaines passées dans sa famille de cœur, ce dernier perd en effet 30 à 35 % de charge en césium 135 : qu’il reprend malheureusement en quelques semaines !
Une aventure rendue possible grâce à l’association alsacienne « Les enfants de Tchernobyl», qui encore cette année a fait venir une centaine d’enfants ukrainiens, accueillis dans plusieurs familles à travers la France : les hôtes ont une réunion par an qui se tient au mois de juin afin de régler toutes problématiques liées au dossier.
Mais le séjour n’est pas éternel, et le jeune Olexandre devra déjà dire au revoir à sa famille d’adoption samedi prochain, donnant lieu à des adieux quelque peu difficiles pour ne pas dire émouvants. Il reviendra certainement l’an prochain dans cette famille où il a désormais sa place. C’est du moins tout ce qu’on lui souhaite et ce jusqu’à ses 18 ans âge limite de l’échange. A moins que Olexandre réapparaisse en terre gérômoise de son propre chef et de ses propres moyens lorsqu’il aura atteint la majorité. Pour retrouver la douceur de son foyer vosgien, son chien, celui de Serge et la grande famille de ses amis français.
A.M
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