Des visages féminins, pulpeux, d’autres plus mystérieux, plus masculins, voire androgynes, voilà ce que vous fait découvrir à travers une série de portraits la nouvelle exposition de la MCL.
Au pinceau, Fabian Delacôte, artiste spinalien présent à Gérardmer pour le vernissage ce vendredi à 18h30. Ce vosgien, originaire de Senones, est ainsi venu à la rencontre des curieux, afin de rendre compte de sa passion : l’art. Un amoureux de la peinture à en croire son discours, qui, selon ses termes, « peint comme il respire ».
Une passion, ou plutôt un besoin vital donc, qui le conduit en faculté d’arts plastiques à Strasbourg pour ses études, puis qui le pousse à peindre quotidiennement depuis 1996. Huit heures chaque lundi pour être plus précis, et au minimum quatre les autres jours en sortant du travail. L’art ne le quitte donc jamais. Et pour cause. Car lorsque ce dernier délaisse son atelier pour travailler, c’est au profit de son métier de professeur d’arts plastiques.
Dans son atelier de 900 mètres carrés, immense terrain de jeux qui lui permet toutes les possibilités (ou presque), Fabian s’adonne donc à la confection de portraits. Sous son doigté désormais expert, les visages prennent forme, en encre de chine tout d’abord, puis grâce à la peinture à l’huile. Des portraits, toujours des portraits, réalisés depuis des photographies, son autre passion, d’ailleurs sujet de son mémoire à l’université comme il aime à le souligner. 150 portraits désormais pour être exact, ont pris forme par ses soins. Et pour Fabian, pas question de changer pour le moment, ou seulement de matière, de techniques. Pour ce dernier en effet, l’art est « une expérience qui permet de toucher des limites »… Ses limites ? Des limites qu’il estime ne pas encore avoir franchies concernant le portrait, alors il creuse plus loin, plus profond, afin de les atteindre qui sait peut-être un jour.
Un artiste engagé
Mais ce que l’artiste cherche à atteindre, c’est aussi et surtout la sensibilité du spectateur, quitte à l’interroger ou à le bousculer quelques fois. Peintre engagé, il se réjouit de participer à cette quinzaine dédiée au genre, dans laquelle s’inscrit son exposition. Ces visages très féminins et parfois plus masculins voire androgynes qu’il peint, questionnent le spectateur sur le genre. Selon l’artiste, là est tout l’important. Plusieurs lectures de l’art existent et non une seule. Une notion qu’il s’évertue à apprendre à ses élèves et qui tient « de l’ouverture d’esprit » selon lui. De la même manière que, pour reprendre ses termes, « il n’existe pas une seule et unique réponse à une question. Il faut dépasser des barrières qui nous limitent l’esprit ». Il se déclare donc ravi de participer à ce thème du genre, où ses peintures interrogent. Et de conclure, en paraphrasant Malraux : « On doit sortir « changé », d’une exposition. Chamboulé, intrigué, voire même choqué, mais surtout pas indifférent. La pire chose qu’on pourrait me dire en sortant d’une de mes expositions c’est de n’avoir rien retenu ».
A.M.
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