Pour la deuxième année consécutive, la CGT (Confédération Générale du Travail) a fait campagne pendant toute une journée au domaine skiable de Gérardmer. L’objectif principal : informer les saisonniers sur leurs droits.
Cela fait maintenant six ans que deux caravanes, été comme hiver, sillonnent la France. En hiver, tous les massifs sont représentés avec pas moins d’une cinquantaine de stations qui s’étendent des Vosges jusqu’aux Alpes de Hautes-Provences. Au pied des pistes du domaine skiable de Gérardmer, l’équipe confédérale, toujours biens accueillie des salariés et des patrons, s’est divisée en deux parties. Alors que certains agissent dans les commerces, d’autres font campagne directement sur les pistes. Le but étant de sensibiliser et d’informer une majorité de travailleurs, puisqu’à l’heure actuelle, c’est tout de même 65 % des saisonniers qui admettent de pas connaître leurs droits.
Des abus préoccupants…
C’est un fait, les employés saisonniers ont une trop grande méconnaissance du droit du travail. Ce manque d’information ne leur permet donc pas de se défendre comme il le faudrait lors d’abus. Et ces abus sont nombreux. Le logement des saisonniers s’avère être le plus problématique de tous. Trop souvent, les travailleurs sont logés dans des conditions déplorables avec des structures non-adaptées et non-conformes aux normes de sécurité. Sabine Genisson, animatrice des campagnes CGT, se souvient avec effroi du décès d’un jeune homme de vingt-trois, à Chamonix, des suite d’une intoxication au monoxyde de carbone dans son logement ne mesurant pas plus de six mètres carrés. Si du côté des Vosges les conditions de vies des saisonniers sont enviables, ce n’est pas le cas partout en France, comme dans les Alpes, en Savoie ou dans les Pyrénées par exemple.
Les saisonniers ne sont pas uniquement confrontés aux problèmes de logement. Sabine Genisson met également l’accent sur d’autres injustices et précise que : « 14 % des abus concernent les contrats non signés et 25 % les heures supplémentaires non payées ». À cela s’ajoute des salaires trop bas, l’ancienneté n’étant pas reconnue dans le milieu saisonnier, ainsi que le harcèlement sexuel, encore trop tabou mais bel et bien présent.
Aujourd’hui, la CGT revendique un Nouveau Statut du Travailleur Salarié (NSTS), puisqu’elle ne veut pas que « les saisonniers soient enfermés dans un contrat précaire ». Il s’agirait de sécuriser le travailleur dans son parcours tout en tenant compte de ses qualifications et compétences ainsi que de son ancienneté. Un autre des objectif du NSTS consiste à ce que le salarié puisse alterner des périodes de travail, de formation et de vacances au cours de l’année.
La caravane va faire le tour de la France pendant un mois et sera présente demain à La bresse.
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