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samedi 23 novembre

Gérardm’Electric : le bestiaire de la 4ème édition

Zëro + Corbeaux = la tête à Marco

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Drumfire 500 - Photo Julien Félix

Drumfire 500 – Photo Julien Félix

De l’affiche aux groupes invités en passant par la boisson servie au café-concert de la MCL, ce 4ème Gérardm’Electric avait définitivement quelque chose d’animal. Serait-ce le secret de la réussite ?

The Last Target - photo Julien Félix

The Last Target – photo Julien Félix

Idéalement mis sur orbite jeudi soir avec la conférence de Christophe Guibert et le concert de « Gouffre », Gérardm’Electric s’est donc poursuivi avec deux soirées au Grattoir vendredi puis à la MCL samedi, structure organisatrice de l’événement. Du côté du bar du boulevard Kelsch on retrouvait donc « The Last Target », gibier de choix pour ceux qui apprécient le garage rock brut de décoffrage et qui chassent les petites perles locales. Un duo qui signait là l’un de ses derniers show avant sans doute de s’envoler vers d’autres aventures musicales. Il ne fallait donc pas manquer ce rendez-vous, vous n’aurez peut-être pas beaucoup d’autres opportunités de les retrouver sur scène !

Une excellente mise en bouche avant la prestation des deux poulpes de « Drumfire 500 », duo de batteurs tentaculaires et surtout bien énervés qui s’inscrivent parfaitement dans la lignée des groupes « découvertes » qu’aime proposer le festival. Sortir des sentiers battus reste une des priorités de la commission de programmation, et là, le public aura été servi sur un plateau. Bienvenue au paradis (ou à l’enfer) de la batterie avec cette prestation où le talent fait que la limite entre l’impro et l’écriture n’est jamais vraiment perceptible. Animal, puissant, le set vous embarque dans un rouleau et vous traîne dans les profondeurs pour vous laisser presque aussi vidé que les musiciens eux-mêmes !

Whaes at the Crossroads - photo Julien Félix

Whales at the Crossroads – photo Julien Félix

Pour finir ce vendredi, place à « Whales at The Crossroads », formation dont le nom pourrait laisser imaginer une certaine lourdeur. Pas tout à fait faux, on se situe un peu dans l’esprit Heavy Rock, même si ces petits baleineaux spinaliens sont bien plus vifs que prévu une fois sur les planches, instruments en mains. Ils ont parfaitement su digérer le plancton de leurs influences stoner rock et se les approprier pour créer leur son, leur style. Pour un groupe qui vient seulement de sortir son premier Ep 5 titres (splendide packaging au passage), on dira qu’ils n’ont pas encore inventé la poudre mais qu’ils contribuent sérieusement à y mettre le feu. Taillés pour la scène, leurs riffs font merveille et donnent inévitablement l’envie de remuer la tête et de lever son verre au ciel…

On se téléporte au café-concert de la MCL samedi avec en ouverture l’oiseau de bonne augure du festival pour bien commencer la soirée de clôture : « Corbeaux ». Ils ont traversé la France pour venir jouer à Gérardmer, et rien qu’à vol d’oiseaux ça fait déjà quelques bornes ! Mais voilà déjà un bout de temps que Marc Genatio & la commission Musiques Actuelles tentaient d’appâter ces volatiles qui, du coup, ont su évoluer au fil du temps, gagnant en noirceur, en profondeur et sans doute en assurance. Bien posés sur la scène, ils plongent le public dans une vase musicale jouissive et parfois explosive qui prend aux tripes… Et c’est pour ça qu’on en redemande ! Percher sur sa branche, le corbeau domine son public et se joue de lui sans jamais vraiment lui lâcher son fromage…

Mr Marcaille - photo B.P

Mr Marcaille – photo B.P

Donnez un violon (un violoncelle d’ailleurs) à un ourson et il vous balancera du gros son ! Prestation bestiale pour « Mr Marcaille », one man band sans concession qui prend les standards du métal, les passe au motoculteur et vous les renvoie à la face !! Ne cherchez pas, il n’y en a qu’un comme celui-là, et il était à la MCL samedi soir. Dommage, vous regardiez Patrick Sébastien… Les absents ont toujours tort, ceux qui étaient de la partie se sont délectés de cet interlude improbable et particulièrement intense, sismique même, c’est le cas de l’écrire.

Toutes les bonnes choses ont une fin et c’est donc avec le caméléon « Zëro » que cette 4ème édition s’est achevée. Imprévisible, le trio (ou peut-être même le quatuor) change de couleur musicale comme Mr Marcaille change de slip, avec une aisance déconcertante. Parfois noise, parfois atmosphérique, étonnamment pop même, chaque morceau renferme une complexité qui ne gâche en rien son côté accessible. « Zëro » s’apprécie par le puriste comme par le novice. Chaque œil de ce caméléon regarde dans une même direction pour y étirer sa langue et happer le public dans sa bouche où un son et une ambiance le garderont captif. Du grand art messieurs dames !!

Que dire de plus sinon que le festival restera un succès en matière d’organisation comme de fréquentation et que le 5ème anniversaire ne va pas tarder à être en préparation. Alors, à l’année prochaine pour une nouvelle salve de Gérardm’electric, de musique indé, de métal, de culture rock, de bonne humeur, de partage, de surpris(s), de découverte et de tout ce qui fait la marque de fabrique de ce festival qui grandit petit à petit.

Gerardm'Electric

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