La 4ème édition du festival Gérardm’Electic a débuté jeudi soir avec la conférence du sociologue Christophe Guibert sur le public du Hellfest suivie du concert de « Gouffre ».
Pourquoi ne pas parler d’un autre festival en ouverture d’un festival ? C’est l’idée qu’a eu la commission Musiques Actuelles de la MCL cette année afin de lancer Gérardm’Electric à la Maison de la Musique de Gérardmer. Soucieuse de promouvoir le rock sous toutes ses coutures et pas uniquement la musique au sens brut du terme, l’équipe organisatrice avait donc fait appel à Christophe Guibert, sociologue et enseignant à la la faculté de tourisme et culture d’Angers. Ce dernier a connu son premier Hellfest en 2007 à Clisson, petite ville située au Sud de Nantes. Quelques années plus tard, face à la critique un peu acerbe et sans doute injustifiée provenant de certains « entrepreneurs de morale » à l’encontre du public de ce festival, ce Breton a décidé de mener l’enquête à travers un questionnaire mis en ligne.
Les réponses et les résultats ne se sont pas fais attendre puisqu’il a tout d’abord récolté quelques 8 700 réponses en 2011. Un succès qui en appelait un autre, il renouvelait ainsi l’opération en 2015 avec cette fois plus de 10 000 réponses, bien plus que l’échantillonnage habituel de certains instituts de sondage… Une belle base de données à laquelle Christophe Guibert a ajouté des interviews, photographies et de l’investigation sur le terrain, à savoir au cœur du festival. La principale information à tirer de cette initiative est éloquente : non, les festivaliers et festivalières du Hellfest ne sont pas des marginaux demeurés et violents. Au contraire, il s’agit d’une population majoritairement surdiplômée par rapport à la moyenne nationale, souvent aisée, intégrée socialement, qui travaille souvent toute l’année et qui vient donc chercher un moment de relâchement dans une ambiance plutôt bon enfant. Et tant pis pour Christine Boutin & Philippe de Villiers…
A travers son enquête et ses résultats, sans comparer les sujets de son étude à d’autres festivaliers, Christophe Guibert s’est donc penché sur les manières de faire et de penser de ce public, la façon de se vêtir des festivaliers, le tout en réfléchissant, en pensant leur histoire individuelle et collective dans une société. Comment ont-ils commencé à écouter des « musiques « extrêmes » , n’écoutent-ils que ce type de musique(s), s’habillent-ils(elles) à la mode Metal en tout temps, quelle est leur perception de la religion ou de la politique ?… Autant de questions et donc de réponses qui permettent de mieux appréhender ce public mal connu et parfois craint, à tort…
Le temps de discuter de tout ça avec l’intervenant du jour et de grignoter une petite part de quiche préparée par les bénévoles de la MCL, le public du soir était ensuite invité à assister au concert de « Gouffre ». Un nouveau projet atmosphérique de Stan Duguet, une véritable découverte car la formation reste discrète en matière de promotion et communication. Sans doute pour inciter les amateurs à se rendre au concert de ces musiciens talentueux. Des talents qui sont liés par une véritable alchimie et dont la musique prend sans doute son sens sur scène, en « live » . Certains groupes donnent la plénitude de leurs moyens sur les planches et « Gouffre » fait sans doute partie de ceux-là, créant frissons et émotions d’une note à l’autre. Surveillez leur actualité ou, si vous les avez manqués, sachez qu’ils ont également sorti un LP pour vous consoler…
La suite de Gérardm’Electric : http://mclgerardmer.fr/zikact/gerardmelectric/
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