En effet, la fermeture de la pêche dans les lacs est effective depuis le 1er novembre et fait suite à la fermeture en ruisseau le 17 septembre dernier.
Vient maintenant la tranquillité pour les salmonidés et la période de leur reproduction. Dans la naturé, le raccourcissement des journées, la baisse de température de l’eau et les précipitations qui vont grossir les ruisseaux vont déclencher chez les truites la nécessitée impérieuse de se reproduire, et ce jusqu’à la fin de l’année. Mais depuis de longues années, les pêcheurs assurent une gestion patrimoniale du cheptel piscicole et donnent »un coup de main » à la nature en réalisant une fécondation artificielle : attention, ici pas de croisement OGM ni de fécondation »in vitro », simplement de la manipulation obstétricienne sur de la truite sauvage locale !
Les géniteurs ont étés capturés légalement après la fermeture de septembre par pêche électrique dans la Vologne et certains autres ruisseaux, dans des zones répertoriées infranchissables pour eux ,et qui les bloquent dans leur remontée en amont, pour rejoindre les frayères propices à leur reproduction.
A l’écloserie, les truites femelles matures vont avoir leur abdomen massé et pressé pour extraire, avec grande précaution, les œufs d’une belle couleur jaune orangé, qui seront immédiatement fécondés (comme dans la nature) par le sperme des mâles pressés de la même façon; Le tout sera brassé délicatement avec une plume d’oie pendant quelques instants puis rincés à l’eau claire. Ensuite ces œufs vont être placés en clayettes dans des bacs alimentés en eau de source ou du ruisseau de Forgotte . Et là commence une surveillance journalière, pendant les longs mois d’hiver, effectuée en rotation par les membres du comité de l’AAPPMA des pêcheurs de la vallée des lacs.(une quinzaine de personnes)Tous les jours, les éventuels œufs morts sont retirés (les œufs non viables virent au blanc) et la température de l’eau des bacs est relevée et notée; en incubation, il faut une T° de 400°/jour pour voir éclore les alevins : ex: avec une T° d’eau de 4° il faut 100 jours d’incubation,avec une eau à 8°,il faut 50 jours…A partir de 250/300°/jours une partie des œufs seront placés en boite VIBERT (une petite boite spécifique en plastique avec des fentes sur les 6 faces qui retiennent les œufs mais qui permettent aux alevins éclos de sortir et se réfugier dans les graviers du fond de la rivière et commencer leur vie de poisson sauvage.Ces boites où sont placés environ 300 œufs sont positionnées sous les cailloux des ruisseaux et dans des zones calmes à l’abri des gros coups d’eau. Quant aux alevins éclos dans les bacs, ils seront lâchés dans les ruisseaux en février/mars selon les conditions météo, mais de toutes façons avant que leur poche vitelline ne soit résorbée (c’est leur réserve de nourriture qui leur permette de survivre dans les ruisseaux jusqu’au moment où ils seront capable de se nourrir dans le milieu naturel)
Selon les études réalisées, un taux de + de 80% de réussite est relevé en écloserie entre les œufs mis en incubation et ceux arrivés à l’éclosion. Par cette méthode , sur 1000 alevins déversés, 29 arriveront à maturité (3 ans) et se reproduiront. Dans la nature seulement 8 à 12 pour mille !Dans les Vosges , une quinzaine d’AAPPMA pratiquent la fécondation artificielle pour une production moyenne d’environ 350 000 œufs.
La première récupération d’œufs des poissons matures se déroulera ce samedi matin 4 novembre et se prolongera jusqu’à épuisement du stock de géniteurs qui, je le précise ne terminent pas à la poêle mais sont précieusement relâchés à l’endroit où ils ont étés capturés !
Les personnes intéressées par ces manipulations peuvent y assister librement à la maison de la pêche, 40, chemin de la basse des rupts à Gerardmer .
Contact et renseignements : 06 32 21 14 56 .
B.MOUGIN pour l’AAPPMA des Pêcheurs de la Vallée des Lacs.
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