Lors de la Cérémonie d’ouverture du 25e Fantastic’Arts, Jean-François Duval a évoqué pêle-mêle Les fêtes galantes de Paul Verlaine, L’arrivée du train en gare de La Ciotat de Louis Lumière ou Psychose d’Alfred Hitchcock. Avec son discours protocolaire, l’adjoint au maire de Gérardmer a remporté comme chaque année l’adhésion du public. La réussite de cet exercice obligé ne doit cependant rien au hasard.
« Avec Psychose, ce fut la pire année pour les ventes de sanitaires. Personne ne voulait prendre de douche. » « L’arrivée du train en gare de la Ciotat est le premier film fantastique de l’histoire. Les gens se cachaient sous les sièges. » « Avec les masques présents sur l’affiche, j’y vois l’illustration des Fêtes galantes de Paul Verlaine. » Mercredi soir, lors de l’ouverture de Fantastic’Arts, Jean-François Duval a aligné les punch-lines comme on débite les bûches à la scierie du Lançoir. L’ancien professeur d’Histoire-Géographie, aujourd’hui adjoint au maire de Gérardmer, est réputé pour ses discours. Qui ne doivent cependant rien au hasard… « J’ai énormément de pression. Deux mois avant le festival, on m’interpelle déjà dans la rue pour savoir ce que je vais raconter. On me prête un certain humour ; j’essaie de l’entretenir. » On l’interroge sur sa méthode. « Je m’intéresse à beaucoup de choses, l’histoire du cinéma en particulier. J’aime bien aussi la poésie. Les classiques : Verlaine, Rimbaud, Aragon, Baudelaire… Donc j’essaie de retranscrire cela dans mes discours. L’inspiration dépend des années. Parfois, je suis obligé de me documenter, notamment quand le festival développe un thème particulier. Généralement, j’ai déjà une idée en tête. Verlaine cette année, cela m’est venu avec l’affiche. Quand je l’ai vue, j’ai pensé aux masques et aux bergamasques. En tout cas, j’essaie toujours de donner un ton et de faire en sorte que ce soit convivial. » À l’exception des remerciements aux services de la Ville, Jean-François Duval ne s’embarrasse pas des règles protocolaires et ne cite pas les différentes collectivités partenaires de l’événement. « Pour l’instant, personne ne m’a jamais rien dit. À l’exception d’une petite remarque du sous-préfet l’année dernière… Cette année, la conseillère départementale Régine Bégel m’a même dit : “je fais comme vous, je supprime”. » Souvent applaudi, Jean-François Duval a-t-il peur de faire un bide ?« Cela ne m’est encore jamais arrivé. Même les années où les gens rient moins, on vient me voir après pour me dire que c’était formidable. » Deux Gérômoises viennent alors saluer l’adjoint au maire et interrompre l’entretien, « Bien joué Jean-François, mais on t’a trouvé soft avec Kassovitz ». Jean-François Duval a en effet glissé deux tacles appuyés en direction du président du jury de l’édition 2018.« Oui, je sais… C’était un peu facile car je savais à l’avance que ça allait marcher et que tout le monde serait plié de rire ! », explique l’édile, fier de ses bons mots. Avant de se produire devant les spectateurs de la cérémonie, Jean-François Duval écrit, puis laisse reposer, se relit. Pour finalement tester ses trouvailles auprès d’une auditrice de choix, son épouse qui lui formule ses remarques et autres critiques. Si elle rit, c’est de bon augure et la partie est gagnée.
Crédit photo : bernardino
0 commentaire