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vendredi 20 septembre

Festival de Gérardmer : « On est la 2CV de la compétition, mais une jolie 2CV… »

Rencontre avec Clémentine Poidatz et Clément Lepoutre, actrice principale et coproducteur de "Housewife"

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Présenté ce dimanche matin à l’Espace LAC, Housewife du réalisateur turc Can Evrenol est le dernier long-métrage en lice de la compétition. À l’issue de la projection, Clémentine Poidatz, l’actrice principale du film, et Clément Lepoutre, le coproducteur, se sont lovés dans les fauteuils du Grand Hôtel pour vanter les mérites de cette histoire naviguant entre rêve et réalité. 

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le scénario de Housewife ?

Clémentine Poidatz : Je ne connaissais pas du tout les films de genre. Je n’avais rien vu à part Scream et Souviens-toi l’été dernier. Non parce que je n’aimais pas, mais parce que je pensais que ça ne m’intéressait pas. C’est très bête… Quand j’ai commencé à faire mon métier, j’avais l’impression qu’il n’y avait qu’un certain style de cinéma qu’il fallait aimer. En lisant le scénario, je ne savais pas si j’en avais peur. Je ne savais pas trop quoi en penser. Puis j’ai rencontré Can et j’ai vu Baskin, son premier film. C’était très violent pour moi, mais je me suis dit : “C’est génial. Va te frotter à un univers que tu ne connais pas. Sors de ta zone de confort.” D’avoir un personnage féminin aussi fort, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait. Il y avait aussi le défi d’aller tourner en Turquie, dans un pays qui m’est complètement étranger. Cela m’excitait, mais je ne savais pas si je serais capable de le faire. J’ai tout de suite été intriguée par ce scénario. Can sait bien filmer. Il est intelligent et généreux. Depuis je me rattrape sur les films de genre : je me suis acheté plein de DVD. J’ai une vraie fascination…

Votre entourage vous a-t-il formulé des doutes quant à ce rôle ?

Clémentine Poidatz : Oui, on m’a fortement déconseillé de le faire. Mais moi dès qu’on déconseille un truc, j’ai encore plus envie d’y aller. Je suis Bretonne ! Quelqu’un m’a demandé un jour si je n’avais pas peur d’être cataloguée « gore cul » avec ce film. Je lui ai répondu : “Vous posez cette question à Charlotte Gainsbourg quand elle tourne avec Lars Von Trier ?”

Une fois sur le tournage, vous n’avez pas eu d’interrogations ou de regrets ?

Clémentine Poidatz : Au début, je ne devais pas avoir le premier rôle, mais un second rôle, celui de Valérie. Il s’est trouvé que l’actrice qu’il avait choisie n’était plus disponible et du coup il me l’a proposé…

Clément Lepoutre : Can est tombé amoureux de toi direct !

Clémentine Poidatz : Ah bon ? Je ne savais pas… On est né le même jour, c’est drôle. Sur le tournage, ce qui m’a fait peur au début, c’était le rapport au corps. Il y avait même une scène avec une caméra qui devait me rentrer dedans…

Clément Lepoutre : Un peu à la Gaspar Noé dans Enter the void.

Clémentine Poidatz : C’était peut-être ma limite, mais je me suis dit : « Vas-y, saute dans le vide ». J’ai juste dit à Can que je ne voulais pas de vraies scènes de sexe et pas de violence avec les enfants. Mais après il pouvait me demander ce qu’il voulait. J’avais totalement confiance en lui. Je n’ai jamais remis en question quoi que ce soit. C’est la première fois que je travaillais en confiance totale. C’est un choix de ma part et un choix de sa part aussi. Il a besoin de savoir que tu es heureuse. C’était un tournage de rêve. Je resigne demain. Si je ne pouvais faire que ça maintenant, j’adorerais ! D’être dans du sang, dans de la neige…

La fin du film peut laisser circonspect…

Clément Lepoutre : Can a voulu lâcher les vannes. Cela lui tenait vraiment à cœur. On en a beaucoup discuté. Il a vraiment défendu sa fin jusqu’au bout. Honnêtement, quand j’ai découvert le film, je me suis dit qu’il avait eu raison. C’est assez clivant. On aime ou on déteste.

Clémentine Poidatz : Can est quelqu’un de très généreux, qui a envie de faire plaisir à son public. Pour lui, rien n’est “too much” dans ce genre. Je me souviens qu’au début, moi aussi je questionnais un peu la fin. Ce n’est pas un peu trop, là ? Cet accouchement qui dure des plombes, cette créature… Mais je trouve la dernière image hyper belle avec cette créature tentaculaire.

Clément Lepoutre : C’est un grand fan de Lovecraft. Il trouvait que ça faisait sens avec le film, qui est un mélange entre cauchemar et réalité. On l’a suivi dans son délire. C’est le bouquet final. Dans Baskin, c’est pareil : la dernière demi-heure est un feu d’artifice hyper graphique. Il voulait redonner une énergie comme ça au film. Can est un énorme geek du film de genre. Chez lui, il a une dvdthèque hallucinante. Sur ce film en particulier, il voulait rendre hommage au cinéma italien des années 70-80, comme Mario Bava ou Dario Argento.

Clémentine Poidatz : Can est devenu fou quand, il y a trois jours, je lui ai dit que Mathieu Kassovitz était président du Jury. La Haine est un des films qui a changé sa vie.

Clément Lepoutre : Can est vraiment désolé de ne pas pouvoir être à Gérardmer. Il tourne une série en ce moment. Et son troisième film sera réalisé cet été.

Coproduit également par votre société de production Vixens ?

Clément Lepoutre : Il nous a envoyé son projet il y a deux semaines. C’est clair qu’on aimerait le suivre sur sa carrière. C’est un réalisateur que mes associés Gary et Olivier suivions et, quand on a lancé notre société, Vixens, on lui a demandé ce qu’il avait sous la main. Il nous a fait lire ça. On a essayé de travailler main dans la main avec lui et son coscénariste Cem Özüduru. Ce que j’aime bien chez lui, c’est qu’il n’a aucune limite. Nous faisons partie de ces producteurs qui aiment bien laisser la main libre au réalisateur, sans le brimer. Je ne compare pas à ça à David Lynch, mais le scénario m’a fait penser à Mulholland Drive où on se perd dans la notion de réalité. En plus, Can défend un cinéma de genre qu’on voit de moins en moins. Ce film sortait du lot, on a eu envie de le défendre. Avec Baskin, Can est devenu culte en Turquie. Sur les réseaux sociaux, il a une énorme communauté de followers. Toutes ses équipes le suivent pour défendre sa vision jusqu’au bout.

Quand sort le film en France ?

Clément Lepoutre : On est contact avec des distributeurs…

Un prix à Gérardmer pourrait vous aider…

Clémentine Poidatz : Inch Allah ! On vient avec une 2CV par rapport aux autres films de la compétition, mais c’est une jolie 2CV qui fait envie…

© Crédit photo : Bernadino

Clémentine Poidatz

festival du film fantastique Gérardmer

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