Jeudi soir, Patrick Bernard faisait donc escale en Perle des Vosges pour présenter au public sa toute dernière réalisation consacrée aux peuples des mers du sud et au travail de mémoire de la Fondation Anako.
Une soirée programmée au casino Joa de Gérardmer où Patrick Bernard est monté sur scène afin de présenter sa démarche et son travail ainsi que la raison d’être de la fondation Anako. Depuis l’âge de 18 ans, cet ethnologue et réalisateur de documentaires a décidé de faire de sa vie un voyage permanent, d’aller à la rencontre des peuples les plus menacés, ceux qu’il nomme lui-même les peuples sans voix ou les peuples racines. Ces nombreux moments de partage avec des tribus des 4 coins du globe lui ont rapidement fait prendre conscience de leur richesse, que ce soit en matière de culture, de savoir, de spiritualité, de connaissance des plantes et de leur environnement de manière générale. « Et je pense que l’Occident est vraiment passé à côté de ces peuples. Nous sommes probablement la dernière génération à en être les contemporains… »
Ainsi, avec plusieurs amis, Patrick Bernard a donc décidé de créer la fondation Anako afin que la mémoire et l’histoire de ces peuples ne disparaissent pas définitivement : « C’est finalement à la demande de certains chefs de tribus que cette idée a vu le jour. (…) L’objectif de la fondation est de constituer une mémoire audiovisuelle de ces peuples de tradition orale, notamment en formant les jeunes générations à l’utilisation du matériel audiovisuel et en leur confiant du matériel. Les premiers résultats ont été stupéfiants, réellement. L’autre objectif de la fondation est la collecte d’images anciennes, travail toujours très intéressant » précise ainsi l’invité du jour. Et c’est le savant mélange de ces images anciennes et du travail des jeunes générations au sein de leurs tribus qui constitue la matière première des documentaires de Patrick Bernard, à l’image de Peuples des Mers du Sud.
Grâce à l’action d’Anako, certains rites initiatiques, par exemple, ont pu être filmés tels qu’ils sont pratiqués sous leur forme originelle, et non pas comme du simple folklore pour les touristes de passage. « Et l’on sait très bien que malheureusement, lorsqu’une culture devient folklore, c’est le glas » ajoutera avec un brin de nostalgie Patrick Bernard. Avant que le glas ne sonne, que l’histoire de ces peuples ne risque de s’évaporer définitivement, Anako tente donc d’en sauvegarder une partie que vous pouvez apprécier sur grand ou petit écran. Un témoignage fascinant et touchant à la fois, que le public gérômois a su apprécier à sa juste valeur.
Retrouvez la fondation Anako sur internet : http://fondation-anako.org/
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