C’est dans notre passé que se trouve toute notre culture, l’essence de notre vie. En cette année de fête des jonquilles, on ne peut que penser aux éditions précédentes, celle qui demeurent dans notre mémoire personnelle et collective. La 1ère fut forcément la plus belle mais limitée à la décoration de quelques motos de l’époque. Qui s’en souvient à part les vieux de vieille, nés à la fin des années 20 ? C’est le cas de Maurice Léonard que tous les gérômois connaissent pour avoir été enseignant et conseiller pédagogique mais aussi la plume de feue La Liberté de l’Est, à une époque où l’on risquait de recevoir gratuitement mais avec amour sa propre « plume dans le cul »…excusez l’expression, la phrase est restée célèbre sur les bords du lac extraite d’un bon mot du « Prince Vert ».
Au delà de toutes considérations politico-journalistiques, c’est bien l’année 1935 qui nous intéresse alors que le petit Momo avait tout juste 7 ans…et encore toutes ses dents. Maurice Léonard dit avoir « la fête des jonquilles lui couler dans les veines » et il se souvient d’un 1er événement officiel très animé avec beaucoup de monde. « Certaines personnes étaient venues en train spécial. Le corso se déroulait dans les rues de la ville et se terminait sur les bords du lac. Les spectateurs étaient comme fous et arrachaient les fleurs sur les chars. L’engouement de la population a été immédiat ».
C’est seulement en 1936 que le grillage arrive sur les structures ( voir photo du bas avec la cloche). Avant cela et pendant une édition seulement, une toile de jute servant à confectionner des cendriers ( pour emballer le foin) était tendue sur les chars et trouée avec des dents de râteaux…efficacité relative qui a heureusement été vite mise au rencart des souvenirs. Coté fabrication de la structure, c’est le forgeron également de la rue de la république Marius Michel qui avait soudé le cadre des vélos des 2 frères Léonard. Quant à Maurice, on le retrouvera bien plus tard au cœur de la vie de la SDF en qualité de responsable de la cueillette pour une bonne répartition des fleurs sur les lieux de piquage.
Ainsi est née la 1ère fête des jonquilles initiée sans doute par l’amicale des motocyclistes de l’ époque mais surtout par le député de Saint -Dié, Paul Elbel qui incita le syndicat des commerçants présidé par André Chevroton à valoriser la ville grâce à ses jonquilles et en faire un emblème local. La suite, on l’a connait, la 49èm édition est inscrite au menu des festivités du 7 avril prochain et les responsables de la société des fêtes sont déjà à la préparation de la 50ème avec, sans doute, de belles surprises à l’appui.
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