En général, les belles histoire commencent par une rencontre. Comme ce fut le cas pour les marginaux de passage dans la ferme de la basse de Martimpré habitée par Maurice et Brigitte Doerflinger sur la petite route qui mène à Gerbépal. En l’espace de quelques jour, et sans le savoir vraiment, le couple devient, en 1979, famille d’accueil pour les routards d’un genre particulier, généralement des drogués voire des anciens taulards délaissés de la vie sans objectif premier si ce n’est celui de survivre à leurs travers. La trame de la grande saga de l’association des amis de Martimpré commence il y a tout juste 40 ans, au même endroit avec une foultitude de personnes qui gravitent aux alentours de la Basses de Martimpré dont Pierre Sachot qui devient président du groupe de travail et forme peu à peu un contour à l’entité en lui donnant un statut et surtout un agrément de la DASS pour devenir un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale. Bref, tout ce qu’il y a de plus officiel.
Le point de chute devient rapidement un point de repaire pour les baba-cool de l’époque et de déviance pour les voisins….enfin pas tous. L’accueil prend forme chaque jour un peu plus pour passer de 2 à 4 résidents puis à 6 personnes avant que la ferme des Doerflinger parte en fumée. Un coup dur qui n’entame en rien la détermination de toute la bande d’amis qui trouve refuge au CHRS du Beillard grâce à son directeur Monsieur Ross avant de s’installer définitivement au Haut des Frêts toujours sur les hauteurs de Gerbépal. Aujourd’hui Pierre Sachot se souvient, Brigitte et Maurice Doerflinger aussi, même si ce dernier est en retraite depuis 10 ans après avoir consacré une vie entière à l’encadrement de personnes en détresse » ce fut une belle expérience, mais dure pour tout le monde » concède le couple « la drogue cache tout et dévoile trop de souffrance ».
Le cadre juridique a permis de faire évoluer avec le temps la structure pour en faire aujourd’hui un lieu de vie reconnu, cette fois, par l’ensemble de la société, ce qui n’était pas le cas en 1979. Pour preuve, en 2017 l’association a accueilli pas moins de 58 personnes pour des résidents au nombre de 10 en permanence âgés entre 25 et 49 ans : Lydie Guillemin en est la présidente.
Pour ceux qui l’ignoraient, l’intégration d’ il y a 40 ans se faisait sur la base de milliers de litres de tisane avalés et des centaines d’heures de travaux effectuées au sein même de la maison à l’instar d’une association également créée en son temps, mais disparue, appelée Chantier 88 ( une forme de REGAIN d’aujourd’hui). L’aventure altruiste se poursuit comme au temps des plus grands Junky en proie à l’héroïne ou encore plus anecdotiquement d’un tueur à gage qui fut à la recherche d’une conduite, en tout cas une forme de sagesse. Une particularité propre à la famille Doerflinger. Comme le temps passe;
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