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vendredi 20 septembre

Covid-19 – Le Grand Est, deuxième région française la plus touchée par la surmortalité

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Le Grand Est est, après l’Ile-de-France, la deuxième région où la surmortalité liée à l’épidémie de coronavirus a été la plus forte. Selon une étude de l’Insee, entre le 2 mars et le 10 mai, 15 240 décès ont été enregistrés contre 10 300 en moyenne pour la même période entre 2015 et 2019, soit un excès de 48 %. Le département des Vosges a été particulièrement frappé. 

La surmortalité causée par l’épidémie de Covid-19 a particulièrement frappé le Grand Est. Les départements d’Alsace-Moselle et des Vosges ont été particulièrement touchés. Ce mercredi, l’Insee a publié une étude qui compare la période du 2 mars au 10 mai, jusqu’à la veille du déconfinement. Le Grand Est est la deuxième région, après l’Île-de-France, en termes de surmortalité entre le 2 mars et le 10 mai. Au total 15 240 décès ont été enregistrés contre 10 300 en moyenne pour la même période entre 2015 et 2019, soit un excès de 48 % (indice de 1,48).

La situation varie très fortement d’un département à l’autre avec un rapport d’un à quinze entre les Ardennes (+ 7 %) et le Haut-Rhin (+ 113 %). Sur l’ensemble de la période, le Haut-Rhin est l’unique département où le nombre de décès est multiplié par plus de deux. Viennent ensuite le Bas-Rhin et les Vosges (+ 58 %), puis la Moselle (+ 47 %). Jusqu’à la mi-avril, le Haut-Rhin était le département enregistrant la plus forte surmortalité. Il a ensuite été dépassé par la Seine-Saint-Denis.

L’analyse selon la commune de résidence des défunts est à mettre en regard de la diffusion spatiale du virus, principalement dans les départements du Bas-Rhin et des Vosges, mais aussi le Territoire de Belfort en Bourgogne-Franche-Comté. La surmortalité relativement élevée en Moselle est plus difficile à expliquer par la propagation par voisinage. Les départements de l’Aube et des Ardennes sont, à l’opposé, les plus épargnés avec respectivement 20 % et 10 % d’excédents de décès et ce malgré la proximité de territoires plus touchés d’Île-de-France.

Une surmortalité au plus haut les semaines du 23 mars et 30 mars

La période pendant laquelle la surmortalité hebdomadaire a été la plus élevée varie d’un département à l’autre et en intensité. Cette surmortalité a été la plus forte et précoce dans le Haut-Rhin (4 fois plus de décès la semaine du 23 mars), avec un niveau équivalent à ceux observés dans les régions espagnoles et italiennes les plus touchées (Madrid, Castille, Lombardie). Le profil de la surmortalité hebdomadaire des trois autres départements de la région Grand Est les plus touchés (Vosges, Bas-Rhin et Moselle) est semblable, avec un maximum à 130 % environ durant les semaines du 23 et du 30 mars. Les maximas de surmortalité enregistrés dans les autres départements sont moins élevés.

La surmortalité est plus forte chez les hommes et augmente avec l’âge

Les décès enregistrés en temps normal concernent en grande majorité les personnes âgées de 70 ans ou plus. Sur la période de comparaison, celles-ci représentent 67 % des décès masculins et 83 % des décès féminins dans la région. Entre le 2 mars et le 10 mai 2020, ces proportions augmentent, et les 70 ans et plus représentent 75 % des décès masculins et 87 % des décès féminins. Avant 40 ans, le nombre de décès observés par sexe et âge n’est pas significativement différent de celui observé sur la période équivalente en 2015-2019. La variation concerne des effectifs toujours très faibles (moins de 200 décès ont été observés pour l’ensemble de la région durant la période étudiée, soit 1,2 % des décès). En revanche, à partir de 50 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, l’excès de mortalité est important, que ce soit en termes absolus ou relatifs. Il s’accroît encore au-delà de 70 ans, avec un excès de mortalité maximum au-delà de 90 ans pour les deux sexes (+ 78,2 % pour les hommes et + 61,2 % pour les femmes). En valeur absolue, ce sont les 80-89 ans qui sont le plus touchés : 1 520 décès supplémentaires pour les hommes, 1 190 pour les femmes. L’âge semble bien être un marqueur essentiel du risque. Le sexe compte aussi parmi les marqueurs de risque, la surmortalité étant en général plus importante chez les hommes que chez les femmes.

Surmortalité importante dans les établissements pour personnes âgées

En France, la grande majorité des décès ont lieu en milieu hospitalier (près de 60 % en 2016), suivi des décès à domicile (26 %) puis en maison de retraite (13 %) et très rarement sur la voie publique (1 %). Cette répartition varie fortement selon l’âge et au-delà de 70 ans, la part des décès en maison de retraite croît avec l’âge et dépasse 25 % après 90 ans. Entre le 2 mars et le 10 mai 2020, les décès sont restés largement majoritaires à l’hôpital, mais la part observée en établissement pour personnes âgées (EPA) a augmenté. Pour les personnes de plus de 70 ans, la proportion passe de 17,4 % en moyenne entre 2015 et 2019 à 21,8 % en 2020 sur la période étudiée. Durant la période épidémique, une surmortalité a été observée quel que soit le lieu du décès et l’âge, mais elle a été plus marquée dans les établissements pour personnes âgées, notamment parmi les résidents les moins âgés (pour les personnes entre 70 et 74 ans, l’indice de surmortalité est de 2,49). Il est possible que l’institutionnalisation de ces personnes trouve son origine dans un état de santé plus dégradé les ayant rendu plus vulnérables face au virus. Dans le Grand Est, la surmortalité maximale dans les EPA est observée la semaine du 6 avril, durant laquelle les décès dans ces établissements sont 3,5 fois plus nombreux que pendant la période de comparaison. Dans les EPA des départements les plus touchés, la surmortalité hebdomadaire a été la plus élevée vers la fin du mois de mars. Dans le Haut-Rhin en particulier, la surmortalité en EPA atteint son maximum (7 fois plus de décès la semaine du 23 mars), suivi de la Meuse (plus de 4,5 fois plus de décès les semaines du 30 mars et du 6 avril), du Bas-Rhin (4,4 fois plus de décès la semaine du 30 mars) et la Marne (4,3 fois plus de décès la semaine du 6 avril). Dans les Vosges, où la surmortalité a été élevée, elle n’est pas beaucoup plus importante en établissement pour personnes âgées qu’à domicile ou à l’hôpital. Dans les autres départements, moins touchés, la surmortalité ne diffère que très peu selon le lieu de décès.

Les communes les plus denses sont les plus touchées par la surmortalité

Dans le Grand Est, comme en France métropolitaine, ce sont les communes les plus denses qui sont les plus touchées par la surmortalité. Entre le 2 mars et le 10 mai 2020, 1 500 décès supplémentaires surviennent dans les communes denses de la région par rapport à la période de comparaison, soit une augmentation de 62 %. Les communes très peu denses sont les moins touchées par la surmortalité, avec une augmentation de 14 % du nombre de décès par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Les communes de densité intermédiaire sont fortement touchées dans le Grand Est, avec un indice de surmortalité nettement supérieur à celui observé en moyenne en France métropolitaine (0,33 point d’écart), et qui se rapproche de celui observé dans les communes denses de la région. Les communes de densité intermédiaire regroupent 33 % de la population de la région, et 36 % des décès de la période observée. Toutefois, il est possible qu’une partie de la relation entre densité et surmortalité soit liée au fait que les cas initiaux aient d’abord transité par les grands centres urbains, comme cela a été le cas à Mulhouse par exemple.

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