Il y avait de l’animation à l’EHPAD Léa André ce jeudi 24 septembre où trois nouvelles centenaires avaient le plaisir de célébrer leur anniversaire. Malgré les directives sanitaires, les familles ont pu leur rendre visite et participer à un petit goûter de circonstance, histoire de mettre un peu de baume au cœur à Pierrette, Suzanne et Marie-Louise. Comme toujours, la municipalité locale ainsi que le Conseil Départemental était représenté à cet événement.
L’occasion de revenir sur la vie de ces trois grandes dames en commençant par Pierrette BRUNE qui est née le jour-même, le 24 septembre, mais il y a un siècle. Celle qui a toujours été pour ses proches « Tante Pierrette » a vu le jour dans le Jura à Arbois et elle n’a pas perdu son sens de l’humour précisant ainsi que : « le vin d’Arbois, plus on en boit, plus on va droit ! ». Elle avait une sœur ainée ainsi qu’une petite sœur et un petit frère et son père Charles Brune était alors vétérinaire sanitaire. Il sera nommé en 1924 en Eure-et-Loire comme Directeur puis inspecteur Général des Services Vétérinaires. Pierrette y côtoiera notamment Jean Moulin, nommé Préfet en 1939, qui venait souvent en visite dans la famille.
Charles brune poursuivra sa carrière politique comme conseiller municipal à Chartres, conseiller général, sénateur, ministre des PTT puis de l’intérieur. Pierrette aura une tendresse particulière pour ce père qui lui rendait bien. Le parcours professionnel de notre centenaire fut plus sobre, à son image. Après guerre, elle revient sur Paris avant d’intégrer une école de coiffure. Gérante d’un salon pendant de nombreuses années, elle a ensuite travaillé pendant 13 ans dans une mercerie de Juvisy où ses talents de couturière ont fait merveille, sans parler de son talent pour le tricot qu’elle a également mis au service de sa famille.
Pierrette a perdu son père en 1965 et s’est alors occupée de sa mère avec ses frères et sœurs jusqu’au décès de celle-ci. Femme autonome, dévouée aux siens et courageuse, elle s’est beaucoup occupée des enfants de la famille. Elle aimait recevoir et mettre les petits plats dans les grands car c’était une cuisinière hors pair. Pierrette venait souvent passer ses vacances à Kichompré d’où était originaire sa mère. Son grand-père, M. Freymouth, limonadier de métier, était une figure Gérômoise bien connue en son temps. De retour en perle des Vosges pour y couler des jours heureux, on peut dire que pour Pierrette, la boucle est bouclée même si l’histoire est loin d’être terminée !
La deuxième centenaire du jour se nomme Suzanne GRANDMOUGIN est elle est née le 29 août 1920 au Thillot au sein d’une fratrie de 4 enfants et dans une famille dont les parents étaient très attentionnés : « Ils nous ont bien éduqués et bien formés » précise-t-elle. Suzanne a passé son brevet élémentaire avant de devenir secrétaire particulière du député et sénateur André Barbier jusqu’au décès de ce dernier. Elle a ensuite fondé un centre d’accueil pour personnes sortant de l’hôpital : Amitié, information et réconfort étaient les maîtres mots. A la retraite, elle s’est rapprochée de sa famille Xonrupéenne en 1993. Très active, elle a eu à cœur de mettre toute sa compétence et son énergie auprès de maintes administrations, afin d’obtenir la réfection et le classement des œuvres de la chapelle St Florent de Longemer. Sensible aux problèmes sociaux, elle fut bénévole aux Restos du cœur, à l’association A.r.p.e.g.e et au Secours Catholique à Gérardmer. Célibataire et sans enfants, ses neveux et nièces l’ont beaucoup aimé « Je leur dois beaucoup » a-t-elle ajouté. Femme attentionnée et cultivée, Suzanne a toujours apprécié les arts de manière générale. Souhaitons qu’elle apprécie tout autant le diplôme conçu par l’Imagerie d’Épinal remis en mains propres aux trois centenaires par Gilbert Poirot et Jacqueline Valentin.
Enfin, Marie-Louise MARCHAL est née ETIENNE le 25 août 1920 à la Croix aux Mines. Elle était la cadette d’une fratrie de trois enfants dont elle fut la seule fille, son père ayant été muté peu de temps après du coté de Retournemer comme garde Forestier. On peut donc dire qu’elle est Xonrupéenne depuis sa naissance. Elle a bien sûr vécu les affres de la guerre avec son lot de bombardements et de souffrances. Elle y connut André MARCHAL qu’elle épousa en septembre 1946. De cette union sont nées Monique et Odile qui a leur tour lui ont fait la joie d’être les heureux grands parent de quatre petits enfants et six arrières petits enfants. Marie-Louise MARCHAL est une maîtresse femme rigoureuse, travailleuse, d’une droiture sans faille. Elle a voué sa vie à son village corps et âme pendant près de 40 ans où elle fut secrétaire de mairie du 1er Décembre 1944 à Mai 1983. C’est dire combien elle a connu toute la période de reconstruction du village après guerre et les difficultés qui accompagnaient ces moments douloureux . Elle a également vécu la gestion de l’acquisition par la commune du lac de Longemer, et bien évidemment les fameuses trente glorieuses dont elle fut une actrice particulièrement active.
En maman et grand maman aimante, elle a consacré le reste de son temps à sa famille, ses enfants et petits enfants qu’elle adorait réunir et choyer lors de repas familiaux où elle concoctait de savoureux repas. Marie-Louise est rompue à une discipline de travail exemplaire et a peu de distraction : elle adore jouer aux cartes et au Scrabble et s’était également découvert une réelle passion pour le tricot d’art fin. Elle réalisait ainsi des napperons d’une extrême minutie, faisant l’admiration de son entourage.
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