L’assemblée générale de Gérardmer Patrimoine Nature (GPN) s’est déroulée ce vendredi soir à l’Espace LAC de Gérardmer : rendez-vous à 18 h 00, masque et distanciation de rigueur pour cette réunion orchestrée par Anne Huart et Jacques Valentin, piliers de l’association.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, le duo a tenu à rappeler que GPN était aux dernières nouvelles la plus grosse association de Gérardmer avec pas moins de 216 adhérents au compteur. GPN a également lancé en juillet 2020 une pétition nationale pour demander la mise en place d’un plan d’urgence pour sauver le cadre de Gérardmer, pétition qui a recueilli 29 000 signatures. En janvier 2021, l’association a édité un livret informatif de 12 pages, distribué à plus de 5000 exemplaires dans les boites aux lettres et les commerces locaux. Enfin, en deux ans, les chevilles ouvrières de la structure ont notamment pu échanger avec les députés vosgiens, le maire d’Épinal, le Président national des SCOT, récemment avec Monsieur le Préfet et régulièrement avec Mme la Sous-Préfète Carole Dabrigeon.
Quid du rapport du commissaire enquêteur datant de 2015 ?
A l’heure du bilan de l’année écoulée, plusieurs points méritent d’être mis en avant. L’association a tout d’abord évoqué le fameux rapport du commissaire enquêteur (lire notre précédent article ICI !) concernant le PLU et datant de 2015. « Le PLU a été établi en 2015 sur recommandation de la préfecture pour se mettre en conformité avec la réglementation. Un commissaire enquêteur a été nommé par le Tribunal Administratif. Nous avons découvert son rapport en février 2021 soit 3 mois après l’avoir demandé… Nous aurions pu l’écrire. On peut y lire toutes les modifications que nous ne cessons de demander. Nous avons fait une pétition en juillet, sans connaitre l’existence de ce rapport qui dans ses conclusions préconisait qu’une modification du PLU soit entreprise à très court terme. C’était en 2015. Les réserves du commissaire enquêteur de 2015 n’ont pas été suivies. Il donnait un avis favorable au projet de PLU sous 3 réserves : urgence de le re-modifier, transparence vis à vis des habitants, et respect des engagements sur l’environnement » précise GPN.
L’association qui déplore cette inertie également sur le plan des zones humides, rappelant au passage qu’un chantier vient de commencer sur une telle zone chemin des Oubliés où des riverains se mobilisent : « La mise en place de la cartographie des zones humides intervient trop tardivement : 4 ans pour boucler la carte (début 2017, validation en 2021), soit 6 ans après que le commissaire ait demandé une action immédiate. Ces zones sont connues depuis 2019 et beaucoup de zones humides ont donc été imperméabilisées depuis 2015 malgré l’urgence de les protéger soulevée par le commissaire enquêteur. »
M. le Préfet Yves Seguy : « Des solutions existent »
« Des solutions existent nous a dit M. le Préfet des Vosges qui a indiqué qu’il se sentait co-responsable de la situation, ce sont des mots forts pour nous, et que c’était une question de volonté politique. M. le Préfet a également indiqué que le maire avait le pouvoir de geler les permis de construire non essentiels (résidences secondaires par exemple, évidemment, ne rentre pas dans ce cadre une extension pour un établissement de santé ou une école, la construction d’une maison pour une famille qui s’installe à Gérardmer etc.) à partir du moment où une révision du PLU était engagée, et qu’il était même possible de faire du cas par cas. Il a évoqué à Gérardmer « une situation contre nature par rapport la vie du massif » ! Il y a donc urgence à lancer cette révision et à prendre les mesures qui s’imposent ! (…) La situation se tend de semaines en semaines et à cela s’ajoute une saturation touristique, poubelles débordantes, véhicules stationnés, bruit de fêtards, tapages nocturnes. Les infrastructures urbaines sont à saturation (évoqué en 2015 dans le rapport de l’enquêteur). »
Concernant les gros dossiers suivis par l’association, un point a également été fait : le tribunal Administratif de Nancy tient une audience sur la demande d’annulation des PC des quais du lac. 4 irrégularités sont soulevées et un verdict est attendu le 15 juin prochain. Un référé-suspension a été demandé concernant le PA du Pré Chaussotte. Le SDIS a dans le collimateur plusieurs gites déclarés pour l’accueil d’un certain nombre de personnes et qui, à priori, dépassent allégrement la limite, les faisant passer dans la catégorie des ERP avec ce que cela implique. « Concernant le chantier de la droite du lac, le maire et son adjoint à l’urbanisme nous avaient dit que le SDIS avait signé/validé. Sauf que le SDIS, que nous avons contacter, a répondu quelques mois après qu’il n’avait jamais traité ce dossier... »
Kichompré : un nouveau gros dossier
Dernier gros dossier en date pour GPN, celui de Kichompré n’a sans doute pas fini de faire couler de l’encre et de la salive : « En sortie de Gérardmer, des terrains ont été vendus par la municipalité
à très bas prix (environ 10 € / m²) sous conditions, l’une d’entre elle étant l’habitat principal. L’objectif était de créer une zone artisanale notamment, avec de la location à l’année et/ou des artisans qui installeraient leur locale et logeraient sur place. Mais aujourd’hui, les conditions ne sont pas respectées par certains acheteurs, qui font ce qu’ils veulent. Et le deuxième point, c’est qu’un projet de protection contre les inondations avait été demandé par la Préfecture, ce qui avait débouché sur la création de zones d’expansion pour les crues. Certains acheteurs ont tout simplement remblayés ces zones, elles servent même parfois de décharge ! » explique un riverain excédé… La municipalité, la DDT et la sous préfecture sont avertis de ces dérives, et la commission urbanisme a pris le dossier en main… Affaire à suivre !
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