Pour conclure ces Journées Européennes du Patrimoine en beauté, point de sport mais de la culture avec l’hommage à Jean Grossier qui s’est déroulé à la médiathèque du Tilleul où une salle porte désormais son nom. Quoi de mieux qu’une salle d’exposition après tout ?
Gros plat de résistance en fin de matinée ce samedi avec l’hommage à Jean Grossier, artiste prolixe aux multiples facettes dont le premier haut fait d’armes aura été de redécouvrir et de réhabiliter l’épinette en 1949, instrument dont il joue dans certains de ses spectacles de rue avec un petit groupe d’amis. Dans le sillage de ces spectacles, il décide de fonder « Les Ménestrels de Gérardmer » après avoir « relancé l’identité locale avec authenticité » pour reprendre les mots de ses enfants. Un premier chapitre s’ouvre dans l’immense production et la contribution culturelle de Jean Grossier. Ils sont tout simplement une quinzaine de copains et copines au début de l’aventure, puis la troupe s’agrandit au fil des représentations, comptant par exemple Dino Tomba dans ses rangs en qualité de compositeur.
Par la suite, Jean Grossier forme ce que l’on pourrait appeler la première maison de la culture locale avec notamment des ateliers de peinture et des ateliers de poésie. Il relance le patois local, forme une chorale et écrit des chansons, deux scénarios de film pour l’ORTF, il publie sur l’Echo des Vosges des planches de BD relatant la légendaire « Guerre des Hauts » entre La Bresse et Gérardmer, croque pendant 10 ans ses caricatures dans les journaux locaux. Bref, un véritable touche à tout aussi versatile que talentueux. Il organise également plusieurs rendez-vous festifs ou culturels (ou les deux en même temps !) comme la Fête des Fromages, la Fête du Vieux Gérardmé ou encore le Festival des Arts et la Rencontre Européenne de l’Épinette en 1991. N’oublions pas qu’il a également peint pendant toutes ces années les affiches de la Fête de la Trinité !
Et tout cela n’est bien sûr pas exhaustif : « Il serait trop court ici de décrire tout ce qu’il a fait dans les domaines culturels et artistiques, mais sa créativité et son investissement étaient sans bornes » résument habilement ses enfants lors de leur discours. Yves et Martine qui n’ont d’ailleurs pas oublié de remercier leur maman, « fidèle épouse et collaboratrice » toujours présente et extrêmement bien organisée afin notamment de pouvoir permettre « à nous les enfants d’y participer, nous quatre en habits de vosgiens, défilant ou assistant aux spectacles dès notre plus jeune âge ». Un petit clin d’œil également à Claude Vanony que Jean Grossier a mis sur les planches, lui qui a fait partie des Ménestrels et qui a fait avec succès la carrière qu’on lui connaît.
Que dire de plus, si ce n’est que c’est au cœur de la forêt vosgienne qu’il puisait son énergie et son inspiration, une forêt qui lui a tant donné et qu’il a su remercier à travers une partie de son œuvre, lui qui disait « On ne peut pas se passer de la forêt, elle est indispensable comme la respiration est indispensable à la vie. » C’est à un homme généreux, autodidacte, cultivé, amoureux des hommes et du vrai, de l’authentique, que Gérardmer a rendu hommage. Hommage et héritage que ses enfants souhaiteraient prolonger en faisant revivre son désir de musée. Pour cela, une association a été créée, « Arts et Traditions Populaires Gérômois » afin que son musée reprenne vie. Sans doute une nouvelle page qui pourrait s’écrire un jour dans le grand livre du patrimoine culturel et patrimonial de Gérardmer dont Jean grossier et l’un des plus éminents représentants.
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