Mardi soir, le public avait de nouveau rendez-vous avec un félin à la MCL de Gérardmer où le « Lynx » de Laurent Geslin succédait à « La panthère des neiges » de Marie Aniguet et Vincent Munier. Un long-métrage qui compile 7 années de collecte d’images magnifiques (de 2014 à 2021) sur les traces du fantôme de la forêt.
Une fois de plus, il y avait foule du côté de la salle André Bourvil qui avait le plaisir de projeter ce film en avant-première (sortie en France prévue pour le 15 janvier 2022) et en présence de son réalisateur Laurent Geslin, photographe animalier de renommée internationale. Afin de partager sa passion pour le lynx, ce dernier a donc troqué son appareil photo pour une, ou plutôt des caméras. Une aventure qui s’est prolongée sur pas moins de 7 années et qui fait suite à son projet de photographier la faune des villes. Le changement de décors est radical puisqu’il s’est principalement concentré sur le Jura, lui qui réside désormais dans un petit village suisse de ce massif. Massif jurassien qui abrite environ 150 lynx.
Dans ce film aux images somptueuses, Laurent Geslin est témoin de la naissance d’une famille de lynx, de la rencontre entre deux individus à naissance de trois petits dont seul un individu finira par survivre et avoir la chance de perpétuer l’espèce, celle du plus grand des félins d’Europe. Chaque année, Laurent Geslin en apprend un peu plus sur les comportements de l’animal qu’il tente de suivre avec difficulté, non pas à cause de sa méfiance, mais en raison de son extrême discrétion : « C’est un animal finalement assez confiant et facile à approcher » précise-t-il. Encore faut-il le trouver, à moins que ce ne soit lui qui vous trouve ?… Animé par un rêve d’enfant qu’il a entrepris de réaliser depuis 2009, celui de marcher dans les traces du lynx boréal, le réalisateur s’est donc armé de patience et a dû faire face à l’attente, à la frustration, parfois plusieurs mois sans croiser le fantôme de la forêt.
Tenace et méthodique, il a repéré les lieux de rencontres et de chasse pour multiplier ses chances et a parfois été récompensé par des moments inattendus, impliquant souvent d’autres protagonistes comme un chat sauvage, des chamois, des faucons pèlerins, renards, hermines et autres écureuils. Un régal pour les yeux et les oreilles, et un bilan limpide établit par Laurent Geslin : « La réintroduction du lynx dans le Jura il y a 50 ans a permis de recréer un équilibre entre proies et prédateurs pour que toute la forêt en profite. (…) La présence du lynx redonne à la forêt son esprit car il régule les populations d’espèces herbivores« . Ou quand la présence d’un prédateur est finalement rassurante pour la nature comme pour l’homme dont la cohabitation est plus que jamais un sujet d’actualité.
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