Retraité ingénieux installé à Corcieux, Claude Pezzoli s’est découvert une nouvelle passion après une longue maladie contractée à 59 ans : passionné par le mouvement, ou plus précisément la cinétique, il reproduit des sites remarquables tels que des moulins, des ponts, une mine de charbon, le tout avec des matériaux principalement issus de la récupération.
En effet, la petite histoire a commencé alors que Claude avait un peu plus de 63 ans : pour retrouver le plein usage de ses mains après un long combat contre la maladie, cet ancien conducteur d’engins de travaux publics (pelleteuses/pelles mécaniques, bulldozer etc.) s’est découvert une passion pour le modélisme. Passion qu’il pratique néanmoins à sa manière, que ce soit à travers le choix des sujets qu’il reproduit comme dans le choix des matériaux qu’il utilise. Des matériaux et pièces qui sont majoritairement issus de la récupération, ou parfois même usinés par ses propres soins, dans son atelier installé au sous-sol de sa maison.
Rayons ou pignons de vélos, câbles de freins, antennes TV ou radio, pieds de table de jardin, engrenages, capsules de champagne, outils usagés, diverses pompes d’aquarium et bien entendu du petit électroménager, dans la famille, plus rien n’est jeté avant de passer chez Claude qui va prélever ce qui lui semble avoir une utilité potentielle. Et on peut dire qu’il a le bon coup d’œil ainsi qu’un esprit pratique aiguisé pour parvenir à ses fins. « Ce que j’ai fait, c’est ce que j’ai vu moi de mes yeux, que j’ai mémorisé et que j’ai essayé de reproduire sans plan et sans prétention » explique ce bricoleur de génie qui a réellement le souci du détail, c’est peu de le dire.
Il suffit de voir fonctionner ses reproductions de moulins notamment, pour mesurer la minutie du travail de Claude. Moulin-tour, moulin hollandais ou encore moulin cavier, ainsi baptisé car sa mécanique se trouve en sous-sol, tous sont 100 % fonctionnels : ils peuvent produire de la farine et possèdent des petits bacs de récupération pour le son de blé. Le moulin cavier est équipé d’ailes Berton et de leur « araignée » qui se déploient de manière identique au modèle observer par Claude en Anjou. Un vrai petit bijou miniature avec son mini monte-sac ainsi que ses deux meules, tournante et dormante. La seule différence, c’est que les reproductions fonctionnent avec des batteries et des petits moteurs et non avec la force du vent ou de l’eau, peu présente en intérieur, vous en conviendrez…
Mais les forces hydraulique, thermique et éolienne occupent beaucoup l’esprit de Claude qui a ainsi reproduit le pont transporteur de Rochefort, le pont levant Gustave Flaubert de Rouen, mais aussi le plan incliné d’Arzwiller, fameux ascenseur à bateaux », un haut fer (fameuse scierie, là aussi fonctionnelle) inspiré de celui du Valtin ou encore une mine à charbon sur trois étages avec son ascenseur, ses wagons et même son gueulard. On évoquera également la taillanderie de Nans-sous-Saint-Anne dans le Doux, que Claude n’a pourtant exploré que pendant une trentaine de minutes à peine. Sa dernière pièce, il l’a réalisée pour le Festi’Forge de Corcieux et il peine désormais à trouver de l’inspiration… Jusqu’à un prochain voyage sans doute, le temps qu’il pose à nouveau les yeux sur un site remarquable qu’il aura envie de miniaturiser dans son atelier. C’est tout le mal qu’on lui souhaite !
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