Les Rencontres du Cinéma de Gérardmer se sont achevées ce jeudi soir avec la projection du film de Cécile Telerman « Ma Langue au Chat » , une histoire de potes cinquantenaires qui se retrouvent en vacances dans une maison située non loin de Grignan en Provence.
Quoi de plus logique que de finir ainsi, car après tout, les Rencontres du Ciné c’est un peu une histoire de potes également. C’est d’ailleurs suite à une conversation entre pote que le pitch du film a vu le jour, comme l’explique sa réalisatrice : « Un jour, nous étions dans notre maison, dans le Sud de la France, et un ami a remarqué que nous passions un temps considérable à parler au chat, mon chat. Et c’est parti de là, il s’est demandé ce qu’il pourrait se passer si le chat venait à disparaître, si quelqu’un écrasait le chat en fait, et on a trouvé que ça ferait une bonne idée de pitch ! »
Mais le film de Cécile Telerman ne s’arrête pas là et il fallait bien un petit quelque chose en plus, une petite originalité afin d’apporter sa pierre à l’édifice de ce sous-genre déjà bien fourni. Il y a tout d’abord le fameux chat qui constitue une des pièces centrales du long métrage. Un félin qui a légèrement compliqué le tournage puisqu’il était tout simplement comme beaucoup de chats : plutôt indépendant et pas très réceptif aux « consignes » ou aux ordres, ni très « investi » si l’on devait lui prêter des qualités humaines… Ce qui fera dire à Cécile Telerman que le cinéma n’est définitivement pas fait pour les chats et les jeunes enfants !
La réalisatrice a également donné un petit côté Agatha Christie, un petit côté Cluedo à son film, elle qui est une grande amatrice de thrillers. Cette intrigue qui rythme le scénario est un vrai plus qui accentue le suspense et dont elle se sert parfois même comme ressort comique dans cette grande histoire de gens qui s’aiment, mais qui l’ont peut-être oublié, ou qui ont oublié comment s’aimer. Et pour pimenter l’ensemble, chasser l’ennuie et varier les plaisirs, chacun de ses personnages possèdent une faille, une désillusion qui (re)surgira au cours de cette intrigue qui se déroule dans une arène parfaite : cette fameuse maison, ses nombreuses pièces et fenêtres qui donnent sur un jardin, une cours, une rue, une terrasse ou un balcon. A tout moment, un personnage peut être témoin d’une scène clé, tout semble pouvoir se passer n’importe où.
Une maison qui a vraiment été le cœur d’un tournage d’une durée de six semaines qui s’est déroulé en plein COVID, pendant le confinement. Un tournage inhabituel qui a fait naître un esprit de troupe parmi ces comédiens dont la plupart à l’habitude du théâtre. Des interactions et une complicité sont nées sur et en dehors de ce tournage qui a vécu le déconfinement et surtout qui a résisté aux difficultés induites par les restrictions sanitaires avec notamment des équipes déco et costumes bien rodées. De sacrés souvenirs pour toute l’équipe, et notamment pour Mélanie Bernier, qui, cerise sur le gâteau, était enceinte de trois mois ! Ça c’est pour la petite histoire à laquelle vous repenserez quand vous irez voir le film qui sort enfin sur grand écran au printemps , le 26 avril pour être précis.
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