Ce mercredi 18 juillet, le président de la Région Grand Est Franck Leroy ainsi que le président de la Chambre d’Agriculture des Vosges Jérôme Mathieu ont effectué un déplacement dans le département afin d’échanger avec des acteurs locaux sur les enjeux agricoles et forestiers. Cet après-midi, ils ont notamment fait escale à la scierie Mathieu de Xonrupt-Longemer, dernière scierie du secteur de Gérardmer, afin d’évoquer le devenir de la filière forêt-bois.
Les deux hommes ainsi que l’aréopage convié à ce déplacement ont ainsi été accueillis par Dominique Mathieu et son fils Benjamin qui est désormais le nouveau patron de cette entreprise familiale qui a vu le jour en 1948, principalement pour participer à la reconstruction de Gérardmer suite à la guerre. A cette époque, la scierie traitait environ 1 000 m³ de bois par an, autant dire que les temps ont bien changé ! « Nous traitons environ 40 000 m³ de grumes par an. Nous choisissons environ 50% du bois sur pied et le bois que nous scions provient d’un rayon d’approvisionnement d’environ 50 km. C’est quasi exclusivement du résineux, généralement, on est sur du 80% de sapin et 20% d’épicéa. Mais ce qui est vraiment important, c’est le rendement/matière : en France, on est en moyenne à 62%, ce qui veut dire qu’environ 38 à 40% de matière va partir en plaquettes pour le papier (environ 25%) et en sciure pour faire des panneaux (environ 15%) qui serviront à l’ameublement par exemple. Ici, on récupère plus de produit fini, on est plutôt à 65%, voire un peu plus, soit 2 000 m³ de sciage en plus » explique Dominique Mathieu aux officiels présents.
Si le nombre de scieries a progressivement chuté ces dernières décennies pour passer de 15 000 à environ 1 200 en France, celles qui ont survécu sont néanmoins devenues plus performantes et leur avenir ne semble pas compromis : « Nous travaillons pour le particulier à la pièce et en gros pour des constructeurs, mais de préférence avec une clientèle proche géographiquement parlant. Même si on a traversé une période où il y a eu moins de construction, on est assez optimiste puisque dans la rénovation comme dans la construction on va utiliser de plus en plus de bois » poursuit Benjamin Mathieu. Le tout sera de bien gérer la ressource en bois qui peut être menacée par le bostryche qui est de plus en plus menaçant depuis 3 ou 4 ans suite au réchauffement climatique. Il faut donc avoir une gestion dynamique et durable des forêts en prenant en compte cette évolution climatique. Pour rester compétitive, la filière doit également avoir une diversité d’acteurs comme la scierie Mathieu et d’autres avec leur spécialité. Enfin, il est bon de préciser que la filière, tout comme la scierie de Xonrupt qui compte désormais une trentaine de salariés, forme et embauche à l’heure actuelle…
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