Micka et Ben se sont rencontrés de manière totalement fortuite, mais une passion commune pour la photographie les a rapidement rapprochés. Tous deux sont fascinés par l’idée que chaque sujet peut être photographié, et c’est en échangeant qu’ils se sont aperçus qu’ils partageaient un autre intérêt : la découverte de lieux abandonnés dans leur région. C’est ainsi, presque naturellement, qu’ils ont commencé à pratiquer l’exploration urbaine ensemble, une activité connue sous le nom d’urbex.
Depuis environ trois à quatre ans, leur palmarès d’explorations s’est considérablement étoffé, et ils ont déjà découvert une trentaine de bâtiments abandonnés. Mais pour Micka et Ben, l’urbex n’est pas une simple recherche d’adrénaline ou de sensations fortes. Leur approche est avant tout photographique. Leur objectif est de capturer la beauté du temps qui passe et d’immortaliser les traces laissées par le passé. Ils prennent le temps de s’imprégner des lieux, parfois pendant trois heures, cherchant à saisir les détails subtils et à redonner vie à ces endroits oubliés.
L’un des aspects marquants de leur pratique est le respect des lieux. Contrairement à certains explorateurs qui réorganisent le mobilier pour créer des scènes, Micka et Ben laissent chaque objet là où il est. Ils respectent scrupuleusement les règles de l’urbex, notamment celle qui impose de ne rien altérer et de préserver l’histoire du lieu. Chaque exploration est l’occasion pour eux de s’interroger sur le passé du bâtiment et les raisons de son abandon. Leur préférence va aux friches industrielles, qui leur permettent de plonger dans l’histoire du travail ouvrier et de mieux comprendre les conditions de vie d’autrefois.
Bien que moins attirés par l’exploration des habitations, souvent perçue comme un acte voyeuriste, ils admettent que ces lieux évoquent des souvenirs. Certains objets, comme des Mazagrans, les ramènent à l’époque de leurs grands-parents, ajoutant une touche de nostalgie à leur expérience.
Du côté du matériel, Micka et Ben s’équipent d’un appareil photo reflex doté d’un objectif grand angle, essentiel pour capturer la grandeur des lieux abandonnés. Un trépied est également indispensable pour stabiliser l’appareil dans des conditions de faible luminosité. Lorsqu’ils le peuvent, ils utilisent également un drone pour des prises de vue aériennes. Sur le plan personnel, ils s’équipent de lampes frontales pour explorer les lieux souvent plongés dans l’obscurité.
Il est cependant important de noter que l’exploration urbaine n’est pas sans risques, ni sans contraintes légales. L’urbex est une pratique illégale en France, et les deux hommes en sont bien conscients. Les bâtiments qu’ils visitent, souvent abandonnés depuis des décennies, peuvent être fragilisés. Le risque d’effondrement est réel, et Micka et Ben redoublent de vigilance lors de chaque exploration.
Le respect des lieux s’étend également à leur discrétion sur l’emplacement des bâtiments explorés. Dans le milieu de l’urbex, une règle essentielle est de ne jamais divulguer l’emplacement exact d’un site. Cela permet de protéger ces lieux, souvent victimes de vandalisme ou de dégradations. Il n’est pas rare que les deux explorateurs reviennent sur un même lieu après plusieurs mois d’absence, seulement pour constater la disparition progressive du patrimoine local, que ce soit par les actions des casseurs ou les démolitions.
Pour éviter de trahir la localisation des bâtiments, Micka et Ben ne nomment jamais leurs photos avec le nom réel ou urbex du lieu. Ils préfèrent opter pour des titres humoristiques, jouant souvent sur les mots pour donner un second sens à leurs clichés.
Bien que l’urbex puisse réserver des surprises, comme la découverte de lieux squattés, Micka et Ben apprécient les rencontres avec d’autres passionnés. Ces échanges permettent de partager expériences et anecdotes autour d’une passion commune : la redécouverte du passé, un cliché à la fois.
En somme, l’exploration urbaine de Micka et Ben va bien au-delà d’une simple aventure. C’est un hommage au temps, une quête photographique pour capturer l’essence de ces lieux oubliés et en faire des témoins silencieux d’un passé révolu.
Pour suivre leurs aventures sur Instagram : @mickaelthomas88 et @desclicsdeben
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