Plusieurs points étaient à l’ordre du jour du conseil municipal ce vendredi en mairie de Gérardmer, mais le gros morceau concernait bien entendu le vote du budget 2025 pour faire suite au débat d’orientations budgétaires. Budget qui, sans surprise, n’a pas fait l’unanimité au sein des deux groupes d’opposition.
En guise de préambule, le maire de Gérardmer a une nouvelle fois rappelé le contexte national et local dans lequel ce budget a été établi avant de laisser la parole à son adjoint aux finances qui a présenté le budget général et les 7 budgets annexes à ses collègues de l’hémicycle (budgets qui ne seront pas détaillés ici, car bientôt consultables sur le site de la Ville de Gérardmer). On retiendra que le budget général total s’élève à 26 146 926 €, dont 4 150 930 € en investissement et 21 995 995 € en fonctionnement. Le budget annexe Gestion ski (régie) s’élève pour sa part à 373 000 en investissement à 2 862 395 en fonctionnement. Olivier Odille a bien sûr précisé que l’aide à la station serait reconduite cette année à hauteur de 2,3 millions d’euros, contre 2,8 millions en 2024. Globalement, l’adjoint a évoqué un budget « dans la continuité, cohérent et prudent, car il y a encore des incertitudes« .
Premier à réagir suite à la présentation du budget, Eric Defranould pour le groupe Gérardmer Solidaire a indiqué qu’il voterait contre ce budget « Nous pensons à Gérardmer Solidaire qu’un budget doit également anticiper sur l’année à venir et sur les années suivantes.
« La tête dans le sable »
Les subventions aux associations restent stables, mais du fait de l’inflation en fait, elles diminuent. De plus, depuis cette année, les associations qui louent l’Espace LAC n’ont plus accès à la vaisselle et la louer leur est interdit alors qu’elle est pourtant là, dans les placards ; cela devient plus que difficile d’organiser une journée dans ce lieu, ce qui est totalement aberrant. (…). Pour ce qui est du développement du vélo, il y a 15 ans, une première étude présentait une piste cyclable du Tholy à Retournemer ; elle n’a jamais été véritablement étudiée. En 2021, une nouvelle étude, payée par le contribuable gérômois et présentée en réunion publique, a totalement disparu…
Aujourd’hui on apprend par la presse qu’une piste cyclable est à l’étude entre Bruyères et Gérardmer (coût estimé entre 5 et 8 millions d’euros) premiers travaux en 2027 avec destruction des rails donc impossibilité d’un retour du train à Gérardmer. Pourtant, le vélo rail ou d’autres solutions sont possibles sans obérer l’avenir.
Pour ce qui est de la station de ski, M. le maire nous avait annoncé au printemps 2023 que la régie de ski serait terminée pour la fin de l’année. Après une impossible délégation de service public, puis un nouvel hiver et un nouveau déficit, on continue comme si le déficit endémique plus qu’important devenait une subvention annuelle… Ce n’est pas en mettant la tête dans le sable que l’on va prévoir l’avenir... »
« Chercher des voies de diversification »
Plusieurs points de convergence avec cette prise de parole au sein du groupe Gérardmer Notre Perle (qui, globalement, s’abstiendra sur les votes, à l’exception du budget annexe des pompes funèbres qui recueillera 6 votes contre de la part de l’opposition – NDLR), par l’intermédiaire d’Adeline Dietsch : « On note que cette année encore, les budgets de la station grèvent le budget général (2,3 millions d’euros, dont 1 100 000 à la Régie ski et 1 200 000 au Domaine ski). Des sommes qui, quasiment, correspondent à l’excédent de fonctionnement 2024 maintenu en recettes de fonctionnement au lieu que cette somme significative soit affectée en recettes d’investissement pour le mieux de notre ville. Ce qu’on peut dire, c’est que dans le dossier ski, on n’avance guère. La station plombe nos finances et on a le sentiment qu’on a inscrit cette tendance comme une fatalité sans chercher des voies de diversification à l’activité ski qui permettraient de sortir de cette impasse. Il nous semble pourtant qu’il y a là un véritable enjeu à relever.
L’excédent budgétaire des services extérieurs des pompes funèbres est une fois de plus versé au budget général, bien que, s’agissant d’un SPIC, cela ne puisse être la norme. On regrette que cet excédent ne soit pas affecté en recettes d’investissement de ce budget annexe pour améliorer le confort des cérémonies funéraires, ainsi qu’on en avait fait la suggestion récemment » retiendra-t-on entre autres de son intervention.
« Une volonté de ne pas fermer cette station violemment »
Stessy Speissmann Mozas a tenu à répondre brièvement aux deux groupes d’opposition : à Eric Defranould, le premier magistrat a rappelé que certaines remarques ne concernent pas des points de la responsabilité de la commune, comme la vaisselle de ‘l’espace LAC qui est du ressort de l’Office de tourisme, ainsi que les liaisons douces qui concernent la communauté de communes. « Et concernant les subventions, je vous invite à aller voir ce qui se fait ailleurs« , évoquant la difficulté des communes à maintenir leur soutien aux associations. « Concernant les voies de diversification, il faut savoir qu’aucune activité 4 saisons de diversification ne pourrait compenser les pertes liées au ski. Ce n’est pas à la commune d’investir là-dessus. Nous sommes ouverts aux projets portés par des privés. Un projet va d’ailleurs être étudié et nous le soutiendrons » a également précisé le maire gérômois qui a rappelé, à la demande de l’opposition, sa position et celle de la majorité dans ce dossier : « Une volonté claire dès le début : ne pas fermer cette station violemment. Et on y travaille ».
Enfin, Gérardmer Notre Perle avait indiqué ne pas soutenir la démarche de vente de certains biens de la commune, évoquant le fait de « brader les bijoux de famille » notamment. « Nous avons une gestion fine et ça ne me pose pas de problème de vendre un bâtiment qui ne sert plus et qui nous coûte cher, surtout vu le contexte » a rétorqué le maire. Finalement, il y aura presque eu plus de débats ce vendredi que lors du débat d’orientations budgétaires…