Après sept ans d’absence sur les circuits de compétition, Sébastien Meignan, 46 ans, ancien quadruple champion de France de planche à voile, a réalisé un retour remarqué en décrochant la deuxième place lors du récent Championnat de France qui a récemment eu lieu au lac de la forêt d’Orient à Troyes.
L’idée de reprendre la compétition a germé lors de la dernière assemblée générale du Club de Voile de Gérardmer, où il a appris que le club accueillerait les prochains championnats nationaux. Motivé par l’engagement de deux jeunes qu’il avait autrefois entraînés, Sarah Gaillard, 23 ans, et Théo Halluitte, 27 ans, Meignan a entamé une préparation discrète mais studieuse, combinant course à pied, taïso et entraînements en solitaire sur le lac.
Malgré des défis matériels, notamment une planche endommagée et un équipement obsolète, la solidarité de la communauté de la voile a permis à Meignan de s’équiper adéquatement grâce à des prêts de matériel de la part d’autres compétiteurs. « Petit problème : mon matériel n’était plus adapté. J’avais revendu mes gréements de compétition. J’ai donc sollicité Michel Mérieux, ancien président du club, toujours actif dans le monde de la voile. Grâce à ses contacts, j’ai pu emprunter un flotteur et un gréement. Chaque soir, je m’entrainais seul sur le lac. Les sensations revenaient vite. Le corps se souvenait » précise-t-il.
Le Championnat de Ligue à Madine est arrivé vite dans le calendrier de la saison, et malgré une belle prestation le titre lui échappe, handicapé par une dérive était mal fixée. Titouan Halluitte a mérité sa victoire, mais Sébastien Meignan est piqué au vif ! « Les jours suivants, je doute. Mon matériel est incertain. Je tente de réparer mon ancienne planche à la résine, tard le soir. Mon matériel est usé par les années mais je n’ai pas d’autres solutions. Autre problème : j’attends encore l’autorisation d’absence de l’Éducation nationale pour participer au championnat. Elle tombe le mercredi matin, à la dernière minute. (…) Jeudi, place à la course d’entrainement sur le lac de la forêt d’Orient. Je suis gonflé à bloc. Mais catastrophe : quinze secondes avant le départ, ma dérive endommage le flotteur fraichement réparé. Planche inutilisable ! C’est alors que la solidarité opère. Estelle Germain, une coureuse du club, me tend une planche inespérée : un don de Dimitris Stafylakis, coureur grec venu disputer le championnat. Ayant changé de matériel, il avait posté sur Facebook qu’il offrait sa planche à qui se manifesterait en premier. Estelle n’a pas hésité… Et ce n’est pas tout : Guillaume Godart, un ancien champion de planche à voile, bénévole sur l’évènement, me prête une voile plus récente que la mienne après avoir constaté que la mienne accusé son âge. Un geste rare et précieux. D’autres m’aident aussi : wishbone, aileron, tout ce qu’il faut ! »
Vendredi après-midi, près de 80 coureurs sont sur la ligne et le Gérômois termine deuxième de la première manche. Deuxième manche : mauvais choix stratégique, il termine huitième. Une contre-performance à oublier. Troisième manche : très physique, je finis troisième.Samedi matin, retour sur l’eau. Le vent est plus faible, les écarts se resserrent. Meignan termine sixième, puis quatrième. Enfin, sur la dernière course du jour, il franchit la ligne en deuxième position, juste derrière Eric Bélot – ancien coureur de l’équipe de France et tenant du titre. Le Gérômois est provisoirement deuxième au général. Dimanche, une seule course est lancée mais elle est interrompue, puis annulée. Plus de vent, le championnat s’achève et Sébastien monte sur le podium.
Au cours des épreuves, Meignan a démontré sa résilience et son expérience, se hissant à la deuxième place du classement général. Ce retour sur le podium illustre non seulement la détermination d’un athlète chevronné, mais aussi l’esprit de camaraderie qui anime le monde de la planche à voile.
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