Le premier point à l’ordre du jour du conseil municipal portait sur la présentation aux élus de l’arrêté des observations définitives de la Chambre régionale des comptes Grand Est sur le contrôle des comptes et la gestion des exercices 2019 et suivants. « Un pavé dans la mare » pour les deux groupes d’opposition, peu de surprises pour le maire de Gérardmer et le groupe majoritaire.
On est rapidement rentré dans le vif du sujet lors de cette réunion du conseil municipal, la première de la rentrée scolaire, avec la lecture de la synthèse du rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes qui comporte des titres évocateurs, chocs, diront certains, et forcément liés à l’économie touristique, car comme l’a rappelé le premier magistrat, il s’agit là d’un « rapport avec une orientation particulière sur l’économie touristique et un zoom sur la station de ski et le centre aquatique de bien-être« . Un bilan assez complet, avec des constats bien entendu, deux recommandations et 6 rappels. Premier gros titre de la synthèse : « Une commune classée « station de tourisme » sans réelle politique touristique », la chambre suggérant à la commune de remédier à cette situation.
« Concernant l’économie touristique, je rappelle que la compétence économie touristique est passée en communauté de communes, la nôtre élabore actuellement un projet de territoire dans lequel le tourisme a toute sa place », déclare Stessy Speissman Mozas, ajoutant que la question se traite également via l’Office de tourisme intercommunal à travers son schéma d’accueil et de diffusion de l’information. Rappelant un peu plus tard dans le débat que « au niveau tourisme, on ne peut pas travailler seul » ; surtout sur un tel territoire.
Ne pas toucher à la fiscalité
Après cette première recommandation, la Chambre régionale des comptes appelle également la commune « à mobiliser sans délai l’ensemble des leviers lui permettant de dégager les moyens nécessaires pour accompagner les évolutions de son territoire en matière de tourisme et de services à la population« . « Le rapport appelle à une stratégie financière et fiscale pour augmenter la capacité d’autofinancement. (…) Sans supprimer de services publics en plus, il faut trouver de nouvelles recettes, faire des choix sur la fiscalité, mais nous ne souhaitons pas y toucher pour le moment, nous n’envisageons pas de hausses de fiscalité en 2025. Il y a d’autres recettes à aller chercher pour alimenter notre budget général« , précise Stessy Speissmann Mozas.
Et d’ajouter : « Nous avons perdu 11 millions de recettes en 5 ans, entre le COVID, l’inflation, les crises, les décisions nationales (comme l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires). Malgré cela, on maintient un budget à l’équilibre sans augmentation d’impôts pour les Gérômois. (…) Et nous avons tout de même fait baisser la dette de la station. (…) Le rapport appelle également à faire des provisions pour les grandes révisions de la station et du câble. Il pose aussi des questions sur la politique tarifaire et les gratuités. Là aussi c’est politique et nous ne souhaitons pas y toucher, nous avons fait des choix et des calculs, ces tarifs ne sortent pas de nulle part. »
Mise en place d’horodateurs et stationnement payant
On soulignera également que, dans sa réponse au président de la Chambre des comptes, le maire de Gérardmer a enfin stipulé que la collectivité avait lancé un marché public pour l’acquisition d’horodateurs pour mettre en place le stationnement payant sur la commune. Une réflexion est en cours sur la politique de tarification et le mode de gestion, avec pour objectif une mise en place début 2026 et un fonctionnement optimal pour la saison d’été. A suivre….
Pour les deux groupes d’opposition, ce rapport est « un pavé dans la mare », comme le précise André Jacquelin qui évoquait « une critique assez sévère qui doit amener des réponses » et devrait faire, selon lui, revenir sur la table des discussions la possibilité de déléguer spécialement un élu à l’économie touristique. « Ce serait de l’affichage », considère Stessy Speissmann Mozas, rappelant que le maire, en sa capacité de président de l’O.T, ainsi que l’adjoint aux finances, sont déjà pleinement impliqués dans la question du tourisme.
Concernant la station, André Jacquelin a également regretté, entre autres, que « le conseil d’exploitation ne soit qu’une simple chambre d’enregistrement », qui par ailleurs ne se réunit que deux fois par an alors que la loi indique qu’il devrait se réunir 4 fois, ce qui devrait évoluer rapidement. Même constat global pour Éric Defranould, qui s’est dit abasourdi par ce rapport, et toujours dans la crainte d’une station de ski dont l’avenir est plus qu’incertain et qui risque de grêver encore fortement les finances de la commune, précisant que « la station coûte 660 € par habitants ! »
Enfin, Stessy Speissmann Mozas a déclaré : « Je ne discute pas le constat de ce rapport. (…) Mais nous n’avons rien découvert, ce sont des constats que nous avons déjà partagés ici. » Néanmoins, les groupes d’opposition restent sur leur faim en matière de réponses justement, et il appartiendra vraisemblablement à la prochaine équipe municipale de trancher la question d’une évolution de la fiscalité… et d’une nouvelle stratégie en matière de gestion de la station ? L’avenir le dira !
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