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À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, la commune de Gérardmer a eu le plaisir d’inaugurer deux nouvelles plaques dans le cadre de son programme « Nos rues, notre histoire », mais aussi en baptisant deux rues du nom de figures emblématiques de la perle des Vosges : Suzanne et son mari Jean Lalevée, ainsi que Jean-Marie Leduc. 

L’inauguration de la plaque et de la rue en hommage à Suzanne Lalevée fut l’occasion de retrouvailles entre cousins-cousines.

Rendez-vous était donné ce samedi matin devant le salon Coiffure du Lac de la rue Charles de Gaulle afin d’inaugurer en premier lieu l’impasse Suzanne & Jean Lalevée, le tout en présence de 3 de leurs petits-enfants. Une séquence particulièrement émouvante, car les deux petits-enfants restés dans le secteur de Gérardmer n’avaient pas revu leur cousine depuis près de 40 ans ! Belle surprise que ces retrouvailles autour de cet hommage à Suzanne Lalevée, femme humble mais au caractère bien trempé qui a notamment fait partie du Comité local de libération de Gérardmer en 1944 et qui est devenue la même année la première femme élue au conseil municipal local. Elle sera également l’une des « Reines d’un jour » de Radio Luxembourg. Son époux, JEAN LALEVÉE, sportif accompli, est un héros de la Résistance, déporté à Dachau, et qui décèdera sans avoir connu son fils, des suites du mauvais traitement subi dans ce camp de concentration funestement célèbre.

Olivier Leduc a conservé un morceau d’étoffe de la tenue rayée de son père dans les camps.

C’est ensuite non loin de l’Échappée vosgienne que la seconde plaque a été inaugurée, complétant ainsi le panneau indiquant le chemin Jean-Marie Leduc, personnage qui, avec sa famille, a lui aussi marqué l’histoire de Gérardmer. Son fils Olivier était présent samedi matin, et c’est avec émotion également qu’il a retracé le parcours de son père, celui « du p’tit gars de Grouvelin » qui a lui aussi connu la guerre, la Résistance et la déportation à Dachau. Un épisode terrible que son ami Serge Vanony a suivi, l’incitant à partager ce qu’il a vécu afin que les jeunes générations gardent cette phrase gravée en tête : « Plus jamais ça ! » C’est grâce au sport que Jean-Marie Leduc a ensuite trouvé son salut, en Savoie puis à Gérardmer avec Claude Vanony. une véritable résurrection pour lui qui était rentré des camps en ne pesant plus que 38 kg (contre 72 kg habituellement).   « Je voudrais que l’on fasse une minute de silence pour Jean-Marie et tous ses copains, et pour les Juifs de Gérardmer », a conclu Olivier Leduc, évoquant une dernière fois « la sauvagerie sans nom » des camps de la mort. Le maire Stessy Speissmann Mozas a également rappelé le rôle de la commune à travers cette initiative : « Nous sommes des passeurs d’histoire ».