C’est aujourd’hui l’ouverture d’un nouveau volet de l’affaire des surirradiés d’Epinal, le plus grave accident de radiothérapie en France. Le procès en appel a débuté ce jour à Paris et est désormais retransmis par vidéoconférence au tribunal de grande instance d’Epinal.
Entre 2001 et 2006, 450 cancéreux ont été surirradiés à l’hôpital Jean Monnet d’Epinal. Ces patients, atteints de cancer de la prostate, étaient soignés par radiothérapie. 12 personnes étaient décédées des suites d’un surdosage, de nombreux autres patients souffrent encore aujourd’hui de séquelles urinaires et anales invalidantes et très douloureuses. Les cas les plus graves ont vu les doses de radiations surévaluées de 20%. Il s’agissait alors d’erreurs de paramétrage d’un logiciel : les appareils venaient d’être changés.
Un appel retransmis à Epinal en direct
C’est une première en France, le procès qui se déroule à Paris est retransmis à Epinal en vidéo-conférence. Beaucoup de victimes n’ayant pu se déplacer jusque Paris, 70 parties civiles suivent ce premier jour de procès au tribunal de grande instance spinalien. D’envergure nationale, l’affaire est très suivie : elle a remis en cause nombre de contrôles en radiothérapie. Il n’y a malheureusement aucun traitement disponible contre le surdosage de radiations.
Rancœur des victimes
A l’accident de surdosage s’ajoute une rancœur bien plus grande parmi les victimes : la volonté des prévenus d’avoir voulu cacher le surdosage. « On n’attend rien des prévenus » affirme Philippe Stäbler, président de l’Association des victimes «[…] s’ils écopent de plus, tant mieux ».
En première instance, le radiophysicien Joshua Anah avait été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois ferme et 10.000 euros d’amende pour homicides et blessures involontaires et soustraction de preuve. L’interdiction d’exercer était montée à 5 ans. Les radiothérapeutes Jean-François Sztermer et Michel Aubertel avaient écopé de quatre ans de prison dont 18 mois ferme et 20.000 euros d’amende pour homicides et blessures involontaires ainsi que non-assistance à personne en danger. Ils ont été interdits définitivement d’exercer.
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