Et en l’absence de Lionel Chouchan, habitué de la conférence de presse qui précède habituellement le lancement de la grand messe du fantastique, c’est le directeur du festival Bruno Barde qui a présenté la sélection de films que vous découvrirez sur les toiles de Gérardmer.
Mais c’est en rappelant que le cinéma a souvent raison que Bruno Barde a débuté son intervention dans la salle de cinéma du Casino de Gérardmer. “Un art qui n’a pas encore livré tous ses secrets, invente une réalité qui, sous un aspect fictionnel, devient la récréation du monde”, précise-t-il. Pourtant, 2015 n’aura guère été une année très récréative, prouvant malheureusement que “ le fantastique avait moins d’imagination dans l’atroce que l’actualité et que “les cinéastes ont anticipé par leurs scénarios la trame annonciatrice du trépas d’une civilisation”. Un constat glaçant du directeur du festival, un festival qui, dans ses choix, a pris le parti de raconter le dérèglement de la nature humaine à travers les grands mythes du genre.
Et c’est bien autour de ces mythes que tournera cette 23ème édition : nous voulons ainsi parler du zombie, “survivance de la pourriture corporelle, moisissure sans âme et sans esprit”. Le Malin, le diable sera également de la partie, lui qui “s’habille en ses incarnations archétypales” que vous connaissez tous ou presque : antechrist, bouc, possédé(e), vampires, loups-garous etc… “Tous déchus de la nationalité célestielle”, commentera Bruno barde. Vous apprécierez le subtil clin d’œil… Citons également le Golem, légende du Mahara de Prague toujours dénaturé au cinéma et rendu populaire par le “Frankenstein” de Mary Shelley. C’est avec un film Américain du même nom, réalisé par Bernard Rose, qu’il sera de retour cette année au festival.
Autre mythe qui complètera la galerie, celui des morts. Des morts qui ne veulent pas mourir, qui ne veulent pas partir et se vengent de la vie, à l’image du mythique “The Crow”, un exemple parmi tant d’autres. Pour résumer : “L’épouvante de toute l’humanité, chassée, traquée et finalement décapitée dans sa beauté, se mêle avec maturité et modernité dans la sélection, commente à juste titre Bruno Barde, fier de cette sélection 2016. Une sélection qu’il a décrit comme étant “pleine de maturité dans le propos”, et cela s’en ressent dans son ensemble, qu’il s’agisse des films en compétition et hors compétition, des soirées à thèmes ou encore des hommages qui seront cette année rendus à Wes Craven et Alejandro Jodorowski, “un poète”.
Retrouvez la sélection des films en compétitions ici :
http://festival-gerardmer.com/2016/competition-longs-metrages-2/
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