L’Etat d’Urgence aura été un des principaux sujets parmi les nombreux débattus à Gérardmer.
Lundi soir, le porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot avait donné rendez-vous aux habitants du canton dans le cadre d’un meeting programmé initialement en automne dernier et reporté en raison des attentats du 13 novembre. Un report qui faisait écho à la position du NPA par rapport à l’état d’urgence : pour Besancenot et les siens, pas de doute, il est urgent d’en sortir.
Malgré un contexte national morose, des temps quelque peu troublés, appelez cela comme vous le voudrez, c’est néanmoins par une bonne nouvelle et un peu d’humour qu’Olivier Besancenot a souhaité débuter son intervention : “Je vous annonce que nous allons rentrer dans une période moins tumultueuse, avec notamment moins de Marine Le Pen, moins de Florian Philippot, et pour cause, nous sommes au mois de février, le mois le plus court de l’année !” Une note humoristique qui n’atténuera pas l’esprit de révolte du “facteur” lorsqu’il enchaînera sur un petit résumé du mois de janvier où, selon lu,i les nouvelles n’ont par contre pas été bonnes :
“Car en janvier, on a commencé avec un concert pour la paix mais surtout pour montrer que des artistes avaient encore du talent, et les voeux du président clairement en direction des patrons et des investisseurs alors qu’on comptait un demi-million de chômeurs en plus et donc une courbe du chômage qui ne s’inverse pas.” Le président Hollande et son incapacité à inverser cette fameuse courbe en prennent donc pour leur grade. “Et comme la courbe ne s’inverse pas, cela va être à nous de faire le boulot, grâce à notre argent, nos impôts, soit 2 milliards d’Euros à injecter. Alors certes la courbe s’inversera, elle s’inversera, mais il commence donc sa campagne pour 2017 avec une belle ardoise ! Et maintenant il s’attaque au temps légal du travail qu’il estime être un frein à l’emploi” , ajoutera-t-il sur le sujet.
“L’accoutumance à l’exception transformée en règle”
Un “démantèlement de l’Etat Social” porté par celui qu’Olivier Besancenot nomme le “Golden Boy du Gouvernement, le VRP d’Hollande” : Emmanuel Macron. Il y a le VRP mais il y aussi “L’Huissier” chargé de la répression, de l’Etat Pénal : Emmanuel Valls à qui s’attaque également Besancenot et le NPA à travers l’Etat d’Urgence, une priorité à combattre : “L’Etat d’Urgence n’a aucune fonction politique. Selon Valls, l’Etat d’Urgence doit perdurer jusqu’à ce qu’on en ait fini avec DAESH. Hé bien moi je vous le dis, on en aura jamais fini, on va en prendre pour perpèt’ ! Tout simplement car leur politique (du gouvernement NDLR) ne fait pas partie de la solution, elle fait partie du problème. (…) Et malheureusement, comme l’a dit un ancien militaire de carrière, il n’y a pas de solution technique possible au problème, il faut trouver des solutions politiques !”
Et de poursuivre : “Malgré ce que l’on veut nous faire croire, les terroristes ont des stratégies et l’une d’entre elle est de fragmenter la société. (…) L’Etat d’Urgence c’est la société en quarantaine, c’est un un leurre, un alibi. On nous fait remarquer qu’il n’y a pas eu de grand défilé après le 13 novembre comme après les événements de Charlie Hebdo, et pour cause, on n’a plus le droit de manifester !”, précisera Olivier Besancenot avant de rappeler les mots d’Emmanuel Valls concernant le terrorisme : “Car expliquer c’est déjà vouloir un peu excuser” : “Mais une civilisation qui ne cherche plus à comprendre est une civilisation décadente…” rétorque Besancenot avant de conclure sur le sujet en annonçant clairement qu’il est impératif de lever l’état d’urgence car “c’est l’accoutumance à l’exception transformée en règle”.
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