Michel Fournier, maire de Les Voivres était reçu hier à l’Elysée par le Président de la République. Il était accompagné de quelques membres de l’Association des maires ruraux de France. Son objectif : tirer la sonnette d’alarme !
L’AMRF a alerté le président de la République sur la situation sociale, économique et politique des territoires ruraux et de leurs habitants. Le rôle des mairies est aujourd’hui rendu compliqué à cause du manque d’équilibre des territoires entre urbain et rural.
Par des exemples concrets tirés de la vie quotidienne des habitants ruraux (numérique, santé, emplois, éducation, commerces…) les maires ruraux ont souligné l’urgence d’inverser une lecture centrée sur l’urbain et d’accélérer des dispositifs pertinents dans leur objectifs mais très insuffisants dans l’effort financier ou le rythme (téléphonie, Internet, médecins,…) de mise en œuvre.
Le Président a montré une attention particulière sur la nécessité d’aller plus vite et « d’accentuer la pression sur les opérateurs » du numérique annonçant la tenue d’un nouveau comité interministériel aux ruralités. L’AMRF y proposera une série de mesures non encore prises en compte ou l’accentuation de l’effort à faire pour répondre aux besoins croissants de populations rurales de plus en plus nombreuses. Elle a renouvelé son exigence ferme et déterminée sur l’évolution des mécanismes de dotations aux collectivités (réforme de la DGF) pour un meilleur équilibre. « La fin des disparités injustifiées entre villes et campagnes concourent à alimenter une opposition stérile entre territoires. Il doit y être mis un terme. » assure l’association.
Les maires ont invité le Président à introduire une meilleure attention à l’espace dans la décision publique. « Aujourd’hui elle est quasi intégralement indexée sur la population sans tenir compte de la responsabilité collective à gérer l’espace des 55 millions de km2 du pays. Plusieurs propositions concrètes ont été faites au Président de la République comme la prise en compte de la densité, de l’occupation et de la gestion de l’espace dans la Constitution ou pour amender la Loi Littoral en vue d’affiner à l’échelle infra communal le droit à se développer. » poursuit l’association.
« La commune relie les gens »
« Les communes rurales ont un rôle à jouer. Il faut rompre avec l’obsession de concentrer pouvoirs et moyens dans les pôles urbains de la strate supérieure » a expliqué la délégation paritaire à un Président de la République à l’écoute sur l’ensemble des sujets évoqués, notamment sur la nécessité de faire de nouveau confiance aux élus.
Les maires saluent la disponibilité du Président pour détailler les conséquences parfois absurdes de la Loi Notre et incomprise de beaucoup d’élus et pire, des citoyens.
« Le rouleau compresseur devient insupportable pour beaucoup d’élus » a alerté la délégation sur les évolutions forcées en matière d’intercommunalité invitant l’Etat à modifier des dispositifs bloquants (caractère obligatoire, non réversibilité, superficie XXL…). Les élus ont noté la sensibilité du Président aux arguments reconnaissant la nécessité de revoir certains dispositifs de la loi Notre comme les décisions d’imposer par la force la suppression des syndicats souvent sobres financièrement et bien plus adaptés que des périmètres artificiellement élargis.
Les Maires ruraux ont tenu à rappeler l’importance de la commune comme socle de la démocratie. Sa fragilisation et celle des élus doivent être interrompues au plus vite. Le rôle majeur que leur confère la République suppose que l’Etat donne à ces collectivités les moyens de renforcer la démocratie et l’engagement citoyen.
Soulignant la reconnaissance par le Président d’analyses et d’alertes exprimées depuis longtemps par les maires ruraux, l’AMRF demande un véritable écoute de l’Etat dans les propositions faites par les territoires ruraux pour assurer leur développement. Enfin , le président de l‘AMRF a relayé la demande du Mouvement Européen pour la Ruralité que la France puisse exiger de ses partenaires européen la rédaction d’un Livre Blanc pour la ruralité en vue des arbitrages à venir au-delà de 2020.
0 commentaire