Que serait notre société économique sans l’artisanat. Sans doute pas grand chose, surtout quand on sait que la presque totalité des entreprises industrielles françaises ont toute débuté par une activité artisanale faite parfois d’une première expérience dans un garage ou un fond de hangar.
L’esprit d’entreprise hexagonale est une réalité qui se concrétise par la création d’activité voire la reprise de société comme c’est le cas depuis deux ans pour la Manufacture d’Émaillage de Deycimont. L’entreprise est toute jeune
créée en octobre 2013 née de la volonté farouche de trois défenseurs impliqués dans la vie locale, afin de ne pas laisser disparaître un savoir-faire tel que l’émaillage qui était à l’origine d’une activité liée principalement à la présence de SEB sur les Vosges. Le travail était initialement réalisé par une entreprise industrielle implantée à Beauménil ( Une appellation presque contrôlée). Après le départ du géant de l’électroménager, les salariés de cette entreprise ont multiplié les démarches pour maintenir l’activité : en vain ! Trois hommes ont décidé d’investir leurs économies, leur temps et leurs compétences bénévolement de 2013 à 2015 afin de faire revivre « l’une des dernières émailleries à façon françaises ». Pari réussi. Depuis juillet 2015, la manufacture fut rachetée par un investisseur Vosgien, Jean Claude Grau, et dirigée aujourd’hui par Richard JEANPIERRE et Laurent GERARDIN, des anciens cadres des Papeteries de Docelles.
L’entreprise s’est spécialisée dans l’émaillage à façon sur toutes sortes de métaux : acier, fonte et Inox. Les nouveaux dirigeants ont renforcé leur longue expérience professionnelle par une formation « émail » avec l’APEV (Association Pour l’Etude de l’Email Vitrifiée). C’est dans les ateliers de l’émaillerie que cette semaine de l’artisanat français et vosgien s’est arrêtée ce lundi avec, comme invités, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le sénateur Daniel Gremillet, venu en voisin, accueilli également par le président de la CMA Pascal Kneuss
Au programme de la matinée, rencontre entre le chef d’entreprise et le politique sur fond de commercialisation de produits, d’investissements en machine, de consolidations et création de 3 emplois supplémentaires, mais aussi de subventions, ou futures aides de l’état…..
» C’est un métier dur, dont je ne connaissais pas toutes les subtilités quelques mois encore avant la reprise » commente Richard Jeanpierre , ancien ingénieur papier » j’aimerais, si nos prises de marché le permettent, améliorer les conditions et l’ergonomie du travail, donner un pouvoir d’achat à mes employés autres que celui proposé actuellement ».
Des propos convaincants mais aussi un savoir faire réaliste pour le sénateur Gremillet qui précise. » La France ne doit pas uniquement se satisfaire de sociétés de service comme on pourrait le croire. Nous avons besoin d’unités de fabrication comme la vôtre avec un maintien du savoir-faire à l’appui. Nous devons redonner une place à l’activité industrielle dans l’hexagone à commencer dans les Vosges ».
La visite de l’atelier pouvait se poursuivre chez ce spécialiste de l’émaillage, sous-traitant pour 3 gros preneurs d’ordre. L’avenir passera peut-être, c’est en tout cas un souhait des repreneurs, par la création d’une gamme propre à la manufacture.
Wait and see !
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