La qualité de l’eau devrait être un des enjeux du 21ème siècle. C’est en tout cas ce que soutiennent les associations environnementales qui œuvrent pour une amélioration des cours d’eau comme c’est le cas pour la rivière la Cleurie qui prend sa source sur les bords du lac de Gérardmer.
Les 3 associations du collectif Rivières Propres se sont réunies aujourd’hui afin de dresser un bilan des analyses effectuées en 2014 et 2015. On retrouvait, pour une conférence de presse organisée en Perle des Vosges, Jean François Fleck pour Vosges Nature Environnement, Christian Villaume pour ASVPP et Claude Maurice pour Oiseau Nature.
« Nous avons demandé une table ronde auprès de l’ancien préfet du département en 2014, pour aboutir seulement il y a tout juste 15 jours » précise Jean-François Fleck « les première analyses ont été effectuées par l’Agence de l’Eau en 2011 puis reprises en 2014 et en 2015. Les résultats comparatifs sont édifiants confirmant une aggravation des taux de pesticides pour être aujourd’hui multipliés par 15. On arrive à des taux de contamination de 80 microgrammes/litre alors que les rivière les plus polluées de France ne dépassent pas 10 microgrammes/litre. Le fonctionnement des blanchisseurs est forcément remis en cause d’autant que les analyses faites en amont du Tholy montrent que plus on se rapproche des usines plus la pollution est élevée ».
Apparemment, personne ne conteste le niveau de pollution ni l’origine mais le collectif souhaite simplement plus d’investigation sur l’origine des pesticides notamment liés aux traitement des tissus d’importation.
« Il y a eu une amélioration en ce qui concerne tout ce qui est organique avec l’amidon qui eutrophie les rivières » poursuit Jean-François Fleck » il reste un véritable talon d’Achille en ce qui concerne l’élimination des pesticides, dont la grande majorité sera interdite définitivement en 2020. il y a d’autres molécules encore beaucoup plus actives tel que le polyoxyéthylène amine, un surfactant qui amplifie l’activité des herbicides contenus dans les toiles. Il est ainsi utilisé comme adjuvant, notamment avec le fameux Round Up. On sait que la toxicité du cours d’eau ne fait qu’augmenter d’où la nécessite de faire des analyses plus poussées. L’agence de l’eau est d’accord mais il faut une collégialité des parties ce qui n’est pas le cas, les industriels ne le souhaitent pas ».
Altération biologique de la rivière et politique ne font visiblement pas bon ménage. « On ne va pas en rester là » poursuit l’écologiste » on va communiquer sur le sujet et on suspecte également la toxicité des boues utilisées pour les épandages et dont les agriculteurs nourrissent leurs champs : en tout cas elles sont validées dans ce sens. Cela étant, nous préférons une concertation compte tenu du situation gravissime que personne ne peut ignorer. A partir de ce constat que peut on faire et comment accompagner les industriels afin de trouver des financements en l’absence de réglementations. On considère que les pouvoirs publics et les élus ont une grosse part de responsabilité dans cet état de fait ».
Les mois à venir en diront peut-être plus….En attendant mieux La Cleurie est le point noir des rivières les plus polluées de Lorraine peut-être même en France compte tenu de l’amplification de la pollution aux pesticides enregistrés.
0 commentaire