Le 27ème FIG – Festival International de Géographie – de Saint-Dié-des-Vosges se tiendra le vendredi 30 septembre, samedi 1er et dimanche 2 octobre prochains.
Avec en toile de fond notre voisin la Belgique, le pays invité cette année, les nombreux intervenants et le public seront amenés à se poser la question la suivante au cours de cette édition 2016 : le monde va t-il plus vite ? Afin de traiter les différentes facettes qu’impliquent une telle interrogation, Béatrice Collignon et Philippe Pelletier, les directeurs scientifiques du festival pour la troisième année consécutive, ont décliné le programme scientifique du désormais imminent prochain FIG selon 8 « GéoThéma », structurés autour de conférences à une ou plusieurs voix. Respectivement « Transport : gagner ou perdre du temps ? »; « Fast money »; « Les politiques : maintenant pris de court ? »; « La ville à toute vitesse »; « La Terre s’emballe-t-elle ? »; « La vitesse en images »; « Dernier slow ? »; « Le pays invité : la Belgique ». En constante évolution, le festival conserve néanmoins une formule inchangée une fois encore, puisqu’il s’agira toujours de proposer des interventions d’un haut niveau scientifique tout en amenant un maximum de publics différents à y participer.
« A l’image de notre temps, cette nouvelle édition du festival sera complexe et amènera à largement aborder le choc entre le temps et les territoires. Ce 27ème FIG posera notamment la question de la place de l’espace dans un monde où les technologies ont tendance à réduire considérablement les territoires. Cette année, le président est un historien, en la personne de Patrick Boucheron. Ce choix témoigne d’une interrogation sur les rythmes du monde » précise le maire de Saint-Dié-des-Vosges David Valence hier matin, lors de l’annuelle conférence nationale du FIG, qui s’est une nouvelle fois tenue dans les murs du CNL – Centre National du Livre – à Paris, dans le 7ème arrondissement. Comme l’a rappelé en préambule Emmanuelle Bensimon-Weiler, directrice générale du CNL, l’établissement public dépendant du ministère de la Culture et de la Communication est un soutien de longue date du festival international déodatien. Plus précisément depuis 1996, soit maintenant 20 ans. Et avant de passer la parole au président fondateur du FIG Christian Pierret, David Valence évoqua le pays invité, pays qui sera « encore plus visible que ses prédécesseurs, notamment dans les rues de la ville ». « Les événements tragiques survenus cette année et l’an dernier ont créé une communauté de sentiments très forte entre la France et la Belgique ».
Pour Christian Pierret, l’un des éléments essentiels du thème « particulièrement difficile » choisi pour le 27ème FIG est la rapidité, la vitesse de notre quotidien. Une vitesse différente selon les hommes et leurs activités respectives. Différente entre l’agriculteur de la Marne, le trader londonien ou l’ouvrier du secteur automobile. « Mais partout il y a vitesse, car partout il y a rendement. Derrière la question « Un monde qui va plus vite ? », on peut par extension s’interroger si le monde ne va pas trop vite. Tout est émotion et tout va très vite dans notre société actuelle. L’information en continue, immédiate et éphémère, en est l’un des exemples. La volatilité des marchés financiers, où la monnaie circule à très grande vitesse, en est un autre. Cela donne l’impression que notre vie est dictée par le fluctuant, le superficiel ». Quant au pays invité, le président fondateur estime pour sa part que « nous sommes à Saint-Dié-des-Vosges Belges par beaucoup d’aspects, entre autres historiques ». Initié il y a 54 ans déjà, en 1962, le jumelage entre Saint-Dié-des-Vosges et la ville d’Arlon en Wallonie vient illustrer ce propos. Durant son intervention, Christian Pierret ne manqua également pas de présenter à l’assemblée Maylis de Kérangal, Grand Témoin du FIG 2016, qui succède ainsi à Florence Aubenas. Passionnée d’Histoire et de Géographie, Maylis de Kérangal a été éditrice pour les éditions du Baron Perché et les guides Gallimard, avant de devenir une romancière reconnue. Son roman « Naissance d’un pont » lui a notamment valu de recevoir le prix Médecis 2010.
Soulignant lui aussi la complexité de la question posée à l’occasion du prochain FIG, « un festival qui se veut en avance », le président de l’ADFIG – Association pour le Développement du Festival International de Géographie – Gilles Fumey souleva quelques-unes des interrogations connexes sur lesquelles se pencheront les géographes dans un peu moins d’un mois, telles que le statut de la carte, dont l’usage a changé avec l’avènement du GPS, ou en quoi la vitesse serait-elle devenue une marque de progrès. « La question « Un monde qui va plus vite ? » est un sujet d’Histoire qui devient un sujet de Géographie. Le pari de ce festival peut-être un peu ardu sera de réussir ce mariage entre l’Histoire et la Géographie ». Vice-président de l’ADFIG et coordinateur du Salon du Livre, Olivier Huguenot est revenu sur les quelques spécificités qui marqueront cette année l’un des 3 salons du FIG, avec ceux de la Gastronomie et de la Géomatique. Après Tonino Benacquista, c’est Pierre Assouline, juré du Goncourt, qui présidera le Salon du Livre 2016. Au titre des nouveautés, le salon littéraire installé à l’Espace Nicolas-Copernic mettra une fois encore à l’honneur les écrivains et poètes, mais aussi les auteurs de bande-dessinées. Des auteurs de bande-dessinées dont les plus célèbres sont originaires… de Belgique. En plus des prix Ptolémée, Amerigo-Vespucci et Vautrin-Lud, décerné cette année à la professeure émérite de l’Université autonome de Barcelone Maria Dolors Garcia Ramon, un jury a attribué pour la première fois un prix de la bande-dessinée géographique, remporté par Fabien Grolleau et Jérémie Royer pour leur ouvrage « Sur les ailes du monde, Audubon ». Toutes les informations relatives à ce 27ème FIG pour le moins prometteur sont à retrouver sur : http://www.fig.saint-die-des-vosges.fr/
J.J.
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