Vendredi soir, la Quinzaine du Patrimoine organisée par la municipalité et ses partenaires s’achevait par une conférence sur l’héraldique menée par Dominique Larcher à la salle des Armes.
Un lieu tout trouvé pour cette intervention du Vice-Président du Conseil Français de l’Héraldique qui venait « en voisin » puisqu’il possède une résidence secondaire à Xonrupt-Longemer depuis quelques années maintenant. Grand passionné et expert en la matière, ce dernier a créé, contrôlé ou participé à l’élaboration de près de 400 blasons. Il était présent en Perle des Vosges pour partager son expérience et éveiller la curiosité des Gérômois par rapport à cette science qu’est l’héraldique que l’on estime souvent à tort réservée à la noblesse.
« Le blason, c’est vraiment l’identité d’une personne. D’ailleurs, encore aujourd’hui, si vous avez un blason et que vous disposez d’un tampon, vous pouvez signer des documents officiels avec ! » , précise Dominique Larcher. Au début de l’histoire, comme qui dirait, l’héraldique était utilisée à des fins militaires. On retrouvait ainsi les blasons sur les boucliers des chevaliers et des hommes d’arme(s). Les seigneurs l’ont utilisé pour marquer leur propriété, puis, lors des Croisades, ils permettaient aux troupes venues de différentes régions ou pays de se reconnaître à l’aide d’une croix de couleur bien souvent. C’était également un signe de reconnaissance incontournable ou presque lors des joutes.
Si la Révolution Française a plus tard aboli les blasons de noblesse, l’héraldique n’aura jamais été aussi prospère que pendant le 1er Empire puisqu’elle a même été imposée de 1808 à 1815. Progressivement tombée en désuétude par la suite, l’héraldique et les blasons connaissent actuellement un renouveau important. Malheureusement, comme le regrette Dominique Larcher, elle n’est pas toujours utilisée à bon escient et ne suit pas exactement les règles de base. « Souvent, des blasons déjà existants sont utilisés par d’autres personnes ou entités, ce qui est formellement interdit. Des personnes créent des blasons pour des communes sans en référer à ces dernières. (…) Les communes doivent valider leur blason et leur blasonnement en conseil municipal. Certains pensent enfin qu’il suffit de savoir bien dessiner pour créer un blason, ce qui est utile, certes, mais qui n’est pas la base… » , explique Dominique Larcher.
Il y a donc des critères de conception et de motivations qui doivent correspondre au visuel, au « dessin » . « C’est pourquoi le plus important est sans doute le blasonnement, c’est-à-dire le texte, la description qui accompagne le blason et qui comporte notamment les métaux, les couleurs, les fourrures, les meubles, leur sens etc… A partir de ce blasonnement, on peut reproduire un blason sans jamais l’avoir vu, c’est très détaillé et ça répond aussi à certains codes » . Ensuite, le blason doit être proposé au Conseil Français de l’Héraldique qui délibère sur sa validité ou non. Afin d’éviter les problèmes de « plagia » ou « d’usurpation » , le conseil possède une base de données qui comporte pas moins de 260 000 blasons !! Si vous voulez créer le vôtre ou en savoir plus, vous pouvez donc contacter un de ses membres, en l’occurrence Dominique Larcher (mail : domlarcher@hotmail.fr), qui se fera un plaisir de vous éclairer et/ou de vous aider.
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