Les assises annuelles de l’Académie de Patois se sont récemment déroulées à la salle des Armes de l’hôtel de ville en présence du maire Stessy Speissmann et du conseiller départemental Gilbert Poirot.
Une assemblée générale ordinaire qui a permis au président Serge Renoud de faire le point sur quelques temps forts de cette année qui vient de s’écouler pour les patoisants locaux. Une année rythmée comme toujours par les réunions de travail qui ont lieu les premiers mercredi de chaque mois à l’espace Tilleul (salle Diderot de 15 h à 17 h 30). Des séances à thème bien souvent où les académiciens tirent au sort 8 mots qui leur servent de base pour composer un texte et le traduire en patois.
L’année a également vu des délégations composées de membres de l’académie aller à la rencontre de leurs homologues du Grand Est, notamment à travers le colloque de Xertigny où la prestation des Gérômois a été très appréciée. A la même époque de l’année, en septembre 2017, c’est à Sainte Marie aux Mines que Serge Renoud, Yvon Martin, Michel Tisserand et leurs amis feront le déplacement. Le thème de la rencontre sera « confronter l’ancien et le moderne » . Tout un programme !
Au mois de mars 2016, l’académie a également profité de la visite de M. Benjamin Massot de l’université Jean Jaurès de Toulouse. Ce dernier a animé une séance de travail autour du projet Symila qui a pour but de documenter, pendant qu’il en est encore temps, la variation syntaxique fine des dialectes de langue romane en France. A notez que les patoisants avaient déjà eu le plaisir d’accueillir un professeur de l’université de Stuttgart ou encore de Paris La Sorbonne.
Des personnes érudites qui, pour reprendre les mots d’Yvon Martin, vice-président de l’académie locale, ont bien compris que « lorsqu’une langue s’éteint, c’est toute une culture qui disparaît » . Alors, si le langage de nos anciens risque de s’éteindre dans les Haute-Vosges, les académiciens vont-ils être les derniers défenseurs de cette culture, de ce parler au vocabulaire riche, subtil et truculent ? La France est pourtant composée de « petits peuples » dont le premier lien est bien souvent le langage, avec toutes les traditions, chants, danses, instruments de musique et gastronomie qui l’accompagnent.
Pour l’Académie de Patois, il n’y a donc pas de doute : défendre la langue de ses anciens, c’est aussi défendre sa culture et « sauvegarder des valeurs bafouées du passé : respect, solidarité, honneur » . Le combat vaut la peine d’être mené, l’Académie de Patois n’a pas attendu les premiers signes de dérives et a commencé à s’investir avec passion dans cette lutte il y a près de 20 ans. N’hésitez pas à la rejoindre dès maintenant !
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