Après 2 ans d’existence et un premier EP sorti l’an dernier, « Kera » a décidé de transformer l’essai en enregistrant un premier album dont la sortie est prévue pour l’automne 2017. Comptant un vosgien dans ses rangs, le groupe basé à Paris a trouvé refuge à Jussarupt pendant 15 jours, histoire de se mettre au vert et de se focaliser sur ce nouveau projet musical.
C’est néanmoins la couleur noire qui prédominera dans ce premier opus intitulé « Hysteresis » en référence à la persistance des chocs traumatiques, des chocs émotionnels. De manière plus générale, le thème exploré par « Kera » sera la santé mentale et son érosion par des événements imprévus, par le temps, par les relations humaines. Si le côté sombre du propos semble évident, il y aura aussi de l’amour dans la construction de l’album, même si c’est avec une pointe d’ironie que les musiciens abordent le sujet.
Évoquons l’amour de la guitare notamment, comme nous le précise Arthur Heim, le vosgien de la bande originaire de Gérardmer et guitariste soliste de la formation : « Les guitares seront très présentes dans « Hysteresis » . Cela devrait être renforcé par le fait que le master sera réalisé par Acle Kahney, guitariste et ingé son de « Tesseract » qui devrait nous faire du bon boulot. » Ajoutons également que Joe Tal de « Textures » a fourni un solo sur un des titres de l’album, soit une belle cerise sur le gâteau. « On a aussi utilisé différents instruments comme un lap steel ou des guitares acoustiques… Il faut dire qu’on nous a prêtés pas mal de matos pour cet enregistrement par le biais de différents réseaux et potes que nous remercions d’avance » , ajoute l’autre guitariste Thibault.
« Kéra » évoluant dans un registre que l’on qualifiera de « progressive death metal », le groupe se laisse le temps de bien développer son sujet à travers des titres d’une durée allant de 5 à 9 minutes, avec même une suite centrale de 3 morceaux qui se suivent sur une vingtaine de minutes. Technique, abrasif et furieux par moment, « Kera » sait également travailler le calme avant la tempête (ou après) avec des passages plus atmosphériques qui laissent place aux déluges de riffs, mais aussi de frappes par l’intermédiaire de Klem, batteuse de la formation. Une dualité que l’on retrouvera dans le chant de Ryan et qui n’est pas étonnante quand on connaît les influences du groupe. Des influences qui vont de Hypno5e à Dream Theater en passant par Opeth, Meshuggah ou encore Gojira et Textures dont l’album « Drawing Circles » (sorti en 20016) aura sans aucun doute compté dans l’orientation musicale d’Arthur.
Côté visuel, « Kera » a fait appel « Silberius Art » , et pour l’enregistrement, c’est un autre vosgien qui s’y colle en la personne d’Arnaud Condé, originaire de Cornimont. Il a trouvé sa place dans le petit studio aménagé spécialement pour l’occasion dans la maison familiale appartenant aux grands-parents d’Arthur et situé à Jussarupt. Un bon dépaysement pour les membres du groupe qui vivent tous à Paris désormais, mais surtout un confort et un isolement qui semblent bien convenir à la troupe. Point de distractions à l’horizon si ce n’est la forêt vosgienne, chacun peut se concentrer sur ses objectifs et sur cet album qui était finalement en gestation depuis la naissance du groupe en 2014. « Kera » attaque désormais dans la dernière ligne droite et c’est avec attention que vous pourrez suivre l’évolution et la sortie de « Hysteresis » sur leur page Facebook et sur Bandcamp.
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