Premier muguet et Fête de la Solidarité, c’est le menu habituel à Gérardmer, pour la journée ensoleillée par contre, il faudra repasser ! Cette année encore, la Comité Contre le Racisme avait donc investi l’Espace LAC avec une formule testée et approuvée qui commençait dès midi avec un fameux repas. Cette année, c’était poulet yassa pour tout le monde ! Pour digérer, les quelques 200 convives, bientôt rejoins par les retardataires, ont eu droit à un petit interlude hip-hop en compagnie des élèves du cours de Pierre Jacquot, soutenus par leurs amis et leurs familles.
Mais comme bien souvent, avant la fin de journée en musique, l’un des gros temps forts de la fête résidait dans la conférence programmée habituellement en milieu d’après-midi. Le Comité Antiraciste de Gérardmer avait donc invité l’ancienne députée européenne Roseline Vachetta pour une intervention sur le thème » du racisme, des discriminations et des violences policières » , thème malheureusement bien d’actualité. Et pour cause, comme le rappelait l’intervenante du jour, « le racisme n’est jamais un fait social qui tombe comme cela, d’on ne sait où. C’est bien quelque chose de construit, quelque chose qui se construit d’en haut à travers une politique de ségrégation qui sévit au niveau du logement, des quartiers, des écoles ou encore du travail. Une ségrégation qui rapporte aux patrons, avec notamment des travailleurs sous payés, des travailleurs étrangers qui sont rémunérés au noir. On estime d’ailleurs que ce travail non déclaré représente un manque de 80 milliards au PIB du pays.
Il y a donc des gens pas comme les autres, des « autres » que l’État lui-même désigne comme boucs émissaires. (…) Depuis longtemps, le Capital a besoin de détruire les acquis sociaux et de tirer le plus grand nombre vers des salaires de misère, le tout en essayant de payer un minimum de charges. Pour parvenir à ses fins, l’État, qui joue le jeu du Capital, s’appuie ainsi sur le racisme et développe un discours qui mélange tout : voile, Islam, terrorisme, extrémisme, burkini etc… par ailleurs, la France n’est pas le seul pays à avoir subi des attentats et pourtant elle maintient L’État d’Urgence permanent qui donne les pleins pouvoirs à la Police. Les interdictions, les manifestations annulées contribuent à maintenir un climat de peur et d’angoisse. Parallèlement, les policiers tirent de plus en plus, ils sont désormais équipés d’un armement militaire, et les violences policières augmentent.
Il y a un mort par mois par violences policières, en grande majorité des maghrébins. Et puis, il est important de signaler cette justice à deux vitesses en France. Cette justice inégalitaire qui détruit ce pays, pousse à la délation, qui casse la solidarité, ce rapport bienveillant auquel nous aspirons… » , explique Roseline Vachetta. Un tableau bien noir, et une situation que la Fête de la Solidarité tente de dénoncer en espérant qu’un vent de changement se lève et ce, en dépit de ce qui se profile au second tour des élections présidentielles…
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