Depuis plusieurs années, l’état français, les professionnels du tourisme et les sociologues étudient un phénomène appelé aujourd’hui le « surtourisme ». Une source de nuisance finalement peu profitable à l’économie. Un dossier complet y était consacré le week-end dernier dans le supplément du quotidien « Aujourd’hui en France ». Gérardmer est-elle en surtourisme !
Le constat s’impose de lui-même : la ville de Gérardmer draine de plus en plus de monde. La station déborde au point de créer le doute dans l’esprit des locaux mais aussi des vacanciers résidents secondaires. On ne reconnait plus vraiment la Perle des Vosges, notamment le week-end où la ville doit faire face une réelle surpopulation, à un bruit permanent lié à la circulation impossible à maitriser… sans compter les incivilités, le manque de savoir vivre, la pollution à terre comme en l’air. Qu’en sera-t-il demain ? Les professionnels du tourisme avancent des chiffres à la baisse pour le mois de juillet et le mois d’aout semble identique ! Curieux tout de même quand on sait que l’affluence sur les bords du lac est record, du jamais vu.
La faute à la conjoncture économique ? A la canicule ? A un tourisme de masse de plus en plus prégnant ? A la gratuité du parking ? Gordes, commune du Lubéron, a doublé le prix du stationnement dixit le maire du village dans « Aujourd’hui en France ». Tous les facteurs sont en effet à retenir dans une analyse qui doit aujourd’hui permettre de porter un regard critique sur l’évolution touristique de la ville ! Gérardmer évolue au coup par coup en fonction des désirs de chacun, sans consultation collégiale afin d’améliorer la qualité de l’accueil. C’est sans doute là où le bât blesse. Et nous sommes tous responsables, tous ! Il faut sans aucun doute aujourd’hui donner une orientation touristique à la station, construire sur la base de fonds baptismaux, en s’appuyant sur notre culture locale dans laquelle on doit retrouver la montagne, les lacs, le sport, la forêt, l’environnement : ce pourquoi nous habitons ici même et ce pourquoi les vacanciers s’installent dans la vallée. Il est peut-être temps de créer un observatoire sur nos négligences et engager des études adaptées à l’évolution de la situation. Il est temps de mettre le cap sur une date butoir comme par exemple 2032 et travailler dans le sens d’un nouveau développement que l’on soit citoyen lambda, élu (tout bord confondu) commerçant, hôtelier-restaurateur, chef d’entreprise, communicant, l’avenir de Gérardmer se joue maintenant au risque de monter dans le mauvais train et de rentrer dans un tunnel sans fin.
Nous devons être forts, fiers, nous devons nous protéger, protéger les générations à venir, mais surtout protéger les vacanciers qui séjournent….oui qui séjournent sur les bords du plan d’eau et dans la montagne environnante. Une réflexion s’impose ! Il faut admettre ce qu’on ne veut pas voir, ou plus entendre parce que tout ça demande un effort dans le temps.
Et ce n’est sans doute pas fini. Le gouvernement veut, malgré toutes les contraintes enregistrées par l’affluence touristique dans l’hexagone, porter à 100 millions le nombre de visiteurs étrangers en 2020. A noter, La France a accueilli 87 millions d’étrangers en 2017 contre seulement 75 millions il y a 15 ans. C’est vrai La Perle des Vosges n’est pas encore envahie par les tours opérateurs et autres bus de Japonais, mais les visiteurs de quelques heures sont bien là…et de plus en plus nombreux ! Concentrons-nous sur la qualité plutôt que la quantité !
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