A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, le Comité Antiracisme de Gérardmer avait souhaité organiser une action forte avec le soutien du maire Stessy Speissmann qui a accepté de procéder à un parrainage républicain de chacun des membres d’un famille de réfugiés Kosovards.
En préambule de la cérémonie de parrainage qui s’est déroulée au Grand Salon de l’hôtel de Ville, la présidente du Comité Antiracisme,Florence Riqueur, a souhaité prendre la parole pour évoquer la situation des migrants de manière générale, et la situation de cette famille en particulier qui est très fragile. « Malheureusement, la situation des réfugiés, en France, en Europe et dans le monde entier est de plus en plus difficile. C’est pourquoi cette journée mondiale des réfugiés reste un moment fort d’interpellation, à la fois de services publics et de l’opinion publique sur la situation critique des demandeurs d’asile et des personnes migrantes. Ici même, à Gérardmer, des familles connaissent l’angoisse et vivent quotidiennement la peur au ventre sous la menace d’une expulsion. (…) Aussi, à l’occasion de cette journée particulière, le Comité Antiracisme de Gérardmer, avec le soutien de Monsieur le Maire, a décidé d’une action particulière pour redonner espoir à une famille et témoigner de toute sa solidarité avec les réfugiés. »
Florence Riqueur et Stessy Speissmann.
La famille Haliti est arrivée en France en 2014, ayant quittée le Kosovo où elle été persécutée à cause de son appartenance à la communauté rom Ashkali qui est particulièrement discriminée. Basri, le père, était un paria qui n’avait pas accès au travail et a été battu (des témoignages écrits l’attestent). Il était quasiment impossible pour lui, sa femme et ses enfants d’obtenir un logement ou des soins, la scolarité a été refusée à leur fille Elona et leur fils Elon. A Gérardmer depuis décembre 2014, la famille se reconstruit malgré les difficultés : « la scolarité des enfants se passe très bien, des amitiés se lient, une véritable vie sociale et une participation aux activités de la cité existent. Mais malheureusement ils n’ont toujours pas de régularisation et les recours n’aboutissent pas » précisent Florence Riqueur. Et ce, en dépit d’un épais dossier comprenant les preuves des discriminations et des violences endurées, sans oublier l’impossibilité de poursuivre les soins qui leur sont nécessaires s’ils devaient être renvoyés au Kosovo. Mais à ce jour, la réponse de la préfecture demeure négative et la famille a reçu une Obligation de Quitter le Territoire le 24 Mai dernier.
« Pour aider la famille Haliti, nous avons donc proposé à M. le maire de faire un parrainage républicain et il a accepté sans hésitation. Nous le remercions donc très sincèrement de son soutien » a conclu la présidente du Comité Antiracisme avant de céder la parole à Stessy Speissmann. Ce dernier qui, avant de procéder au parrainage, a tenu à dénoncer la dureté des préfectures, notamment dans les Vosges, un des départements où en France il y a le plus de refus et d’interdits concernant la situation et la régularisation des réfugiés. « Il doit y avoir une égalité de traitement » lancera-t-il lors de son allocution, faisant entre autre allusion au rugbyman Sud-Africain du Stade Toulousain qui a interpelé Emmanuel Macron pour demander sa nationalisation. Président qui, tout sourire, avait répondu « on lance la procédure ! » Et bien qu’attendons-nous pour lancer la procédure concernant cette famille ?!
« Tous les résidents à Gérardmer sont des Gérômois, qu’ils y soient nés ou pas » ajoutera le maire de la Perle des Vosges. Ajoutant que « Liberté, égalité, fraternité » ne devaient pas rester des mots vides de sens. Pour le premier magistrat, cette cérémonie symbolisait également en filigrane une question : « Quelle société nous voulons ? » Sa réponse est une société « d’accueil et de solidarité. » Pour conclure, ce parrainage doit pouvoir symboliser la France en plaçant chaque membre de cette famille en péril sous la protection de simples citoyens qui résistent face à une injustice et apportent leur soutien, tendent leur main et montrent l’exemple.
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