Dimanche après-midi, rendez-vous dans les jardins d’une demeure xonrupéenne où un espace d’exposition venait d’être aménagé spécialement dans le cadre de l’exposition d’un projet commun entre Karine Henrot-Baumann et Swaper, jeune artiste dont c’était le premier vernissage.
Ça se fête me direz-vous ! Dailleurs, c’est un peu la raison d’être des vernissages qui permettent aussi et surtout aux artistes et aux visiteurs d’échanger et de passer un bon moment, en l’occurrence dans un cadre verdoyant où graff et street art s’étaient invités sous l’impulsion de Karine et Swaper. Si vous connaissez déjà sans doute la première des deux artistes, plus habituée aux expos et donc aux vernissages, sachez que son cadet qu’elle parrainait pour cette occasion est entièrement autodidacte et originaire de Xonrupt-Longmer. Un QG qu’il quitte régulièrement pour aller puiser de l’inspiration dans des contextes plus urbains notamment. Il aime lui aussi mêler différentes techniques comme la bombe, le marqueur, le pinceau, l’aérographe, bref, il se garde bien de se limiter en la matière.
Ce qui a réuni Swaper et Karine, c’est à la base un petit défi qui a pris la forme d’un échange de mots, de noms et d’expressions sur deux colonnes en pierre. L’un répondant à l’autre, avec sa culture et ses connaissances, forcément très diverses et variées. Cette correspondance (dont on retrouve le thème par extension sur des boîtes aux lettres peintes par Karine) a permis aux deux associés de s’inspirer mutuellement pour donner naissance à cette exposition éphémère en plein air où chacun a prolongé ce bel échange, presque épistolaire, à sa manière. Le tout avec son propre style et ses icônes, son savoir-faire et son imagination que l’on imagine très fertile.
Le fil rouge de cette exposition, à savoir le mot latin « Persona » qui signifie le masque de l’acteur, a permis de donner du corps et du cœur à la démarche des deux artistes. Ils se sont ainsi attardés sur l’utilisation du terme par Carl Gustav Jung qui désignait « une instance psychique d’adaptation de l’être humain singulier aux normes sociales. » En bref, « chacun avance masqué dans la toute puissance de l’image. La divine comédie humaine oblige l’Homme à adopter une posture, un masque de camouflage, la Persona. » Des postures plus ou moins expressives et évidentes, des émotions, des expressions, des décalages historiques entre les personnages et le décor dans lesquels ils sont placés, voilà en quelques mots ce qui fait le ciment de cette exposition.
Une exposition mêlant différentes techniques et différents supports, rappelons-le. Des toiles, des statues plus expressives qu’il n’y paraît, des boîtes aux lettres et plus encore. Le portrait y occupe une place privilégiée, mais Swaper a vu plus grand et profité pleinement de l’espace qui lui était offert avec un décatique mêlant production graff sur le fond, et un personnage récurrent sur chacune des toiles. Personnage dont l’expression change sur chaque panneau, bien entendu… Un petit bonus street, assez, traditionnel, avec un métro qui n’est pas nommé désir vient compléter l’ensemble, tout comme un petit mur d’expression libre histoire que ceux qui le souhaitent puisse se faire plaisir.
Car c’était également l’un des mots d’ordre de ce vernissage qui en appellera sans doute d’autres pour Karine & Swaper. « On restera sous le même format, uniquement sur invitation perso, on veut rester discret » précise le jeune artiste. On attendra donc tranquillement la production de la nouvelle série et du vernissage qui l’accompagnera. En attendant, vous pouvez déjà profiter des quelques clichés qui accompagnent cet article.
Et si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur l’Instagram de Swaper (Instagram : swachaper)
Ou sur le site de Karine Henrot : www.k.henrot.com
Instagram également : k.henrot french art
Et facebook : K Henrot Artiste Peintre
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