Dimanche en huit, avec un décalage d’une semaine compte-tenu du triathlon, le coteau de la Creuse se pliait à une coutume déjà bien ancienne mais traditionnellement respectée. En effet, le dimanche qui suit la nativité de la Vierge Marie, les pèlerins viennent se recueillir près du rocher où est inscrite la peinture de la Mère de Dieu et assister aux Vêpres célébrées cette année par L’Abbé J. P. WAGNER, curé de GERARDMER, assisté de son nouveau Vicaire, le Père MARCEL, venu d’Alsace et du diacre Daniel LAGNEAUX , une assistance fidèle qui, sous un soleil ardent, s’est glissée parmi les fougères et fleurs sauvages, jusqu’à la petite chapelle, dans l’atmosphère chaleureuse d’un automne étonnamment lumineux et quasiment brulant. La chapelle, on le sait, se trouve sur un rocher de granite rose à grains fins qui se serait soudain fendu, jadis, et aurait roulé vers la vallée, dévoilant une image de la Vierge Marie soudain apparue sur sa face découverte. En 1740, une habitant ses Hauts RUPTS, J.B.
MOREL, aurait fait installer une croix sur le rocher et bâtir un oratoire en bois, édifice rasé lors de la révolution. En 1898, une chapelle en rondins de bois fut construite mais les flammes hélas eurent raison d’elle. Un certain Monsieur DUFOUR dont les anciens d’ici se souviennent comme du pharmacien bien connu de la Grand’Rue, fit construire, juste après la première guerre mondiale, une chapelle en pierre, bénite par Monseigneur GILBERT en 1927. Depuis cette date, les pèlerins se pressent, chaque année, au pied du rocher et face à la chapelle pour prier cette Vierge bien visible sur la roche, surtout depuis la petite fontaine dont les eaux guérissent les maux des yeux, et qui porte en son fronton : « Notre Dame de la Creuse, à l’Ave du pèlerin sois sensible et l’âme heureuse, il poursuivra son chemin ». C’est la raison, évidemment, pour laquelle, quelques dizaines de personnes, une fois encore, entouraient le clergé et l’arrière petite fille résidant aujourd’hui à NANCY , elle aussi , toujours fidèlement présente en souvenir de son aïeul qui est à l’origine de la construction de l’édifice, et se retrouvaient là pour prier la Vierge, se recueillir en envoyant vers le ciel les intentions de tous les gens d’ici et d’ailleurs, pour les familles, pour ceux qui ne pouvaient être là parce que malades, décédés, et surtout, pour la Paix dans le monde et la fidélité à celle qui a été fidèle jusqu’au pied de la Croix. »
F. Lavergne
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