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dimanche 24 novembre

Urbanisme et santé publique. Quelle priorité de décision ?

Communiqué de Jean-Claude Crouvezier

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De l’avis général, M. Le Maire a bien géré la priorité qui était celle des dispositions à prendre face à la crise sanitaire pour protéger l’ensemble de la population. Il faut l’en remercier plutôt que lui reprocher injustement d’avoir voulu faire une tribune de décisions prises dans son rôle légitime d’élu en fonction.

Les polémiques sur le sujet sont contreproductives car relancer le débat politique en cette période ne saurait renvoyer au second plan la préoccupation majeure de la population qui est celle de vouloir préserver sa santé.  

Cependant, à propos de polémique, il en est une dont le maire savait qu’elle pourrait s’installer avec une décision inopportune qu’il a pourtant prise.

En effet, chacun peut librement s’interroger qu’au chapitre des priorités, M. Le Maire ait jugé bon d’ajouter la reprise de l’instruction des demandes de permis de construire alors que la majorité des services municipaux restaient eux « à l’arrêt ».

Cette disproportion dans l’urgence est incompréhensible, avec une priorité égale ainsi donnée à la protection de la population et à la satisfaction des promoteurs immobiliers.

L’exemple est donné avec un projet, contesté par son ampleur et ayant fait l’objet d’un refus dans sa première présentation, mais pour lequel le permis de construire a été accordé pendant la période de confinement laquelle n’était assurément pas la plus appropriée pour mener, avec la rigueur qui s’imposait, l’instruction d’un dossier réputé sensible.

Devant ce constat, le choix du moment me fait penser au vote discret des parlementaires, par une nuit d’août dans un hémicycle quasiment vide, de lois dont ils savent que l’objet est très contesté.

Ce projet défigurera gravement un quartier à proximité immédiate du lac en masquant à la vue, depuis l’espace public, l’ensemble du fond paysager sous tous les angles, par une hauteur dépassant celle des bâtiments alentours, par une grande emprise sur le terrain avec chacun des 3 bâtiments élevant sa façade sur rue au droit du trottoir, avec une façade sud élevée en limite mitoyenne et donc borgne pour 2 bâtiments.

Je n’entends pas répondre aux commentaires que feront ceux qui veulent faire croire que l’économie gérômoise ne saurait se dispenser des promoteurs, quand bien même ces derniers porteraient atteinte à l’environnement et au cadre de vie de leurs concitoyens. L’acceptation de projet de ce type ne peut venir, à mon sens, que de personnes qui elles aussi en tirent profit. Elle n’a rien à voir avec la préoccupation d’ordre social qu’elles affichent, en la circonstance faussement, plus encore en cette période où chacun a pu se rendre compte de l’amélioration de la qualité de vie lorsque la nature n’est pas agressée ou détruite par un urbanisme incontrôlé.

L’analyse des permis de construire délivrés sur la commune ces 3 dernières années montre qu’une part de près de 25% concerne un même promoteur et une part de 40% l’ensemble des résidences secondaires (sans doute plus sachant que la liste affiche l’adresse de projets déclarés en résidence principale et que, pour certains, une recherche sur l’annuaire électronique amène à des sites de locations saisonnières…).

Ce constat amène à réflexion et si bien sûr le droit à bâtir doit être respecté, les règles locales qui l’encadrent doivent être revues pour limiter la densification et apporter plus d’équilibre tant dans l’intégration paysagère que dans la destination des constructions.

Si la modification du PLU n’intervient pas rapidement, l’aggravation du désastre environnemental, conséquence de l’absence de vision à long terme de ceux qui ont établi les règles d’urbanisme actuelles, fera que Gérardmer ne pourra diversifier son offre touristique pour l’orienter « 4 saisons », avec la perte de son atout majeur qui est ou était la beauté de son cadre paysager naturel.

Je doute que la multiplication des locations saisonnières et des logements de vacances en résidence accessibles à une clientèle unique, puissent permettre l’essor de l’économie locale et assurer en même temps le mieux-vivre de l’ensemble des habitants ou résidents.

C’est un avis personnel qui accepte bien sûr la contradiction mais je crains que les faits, même si cela me gêne de paraitre prétentieux, me donnent raison comme cela a été le cas quand en 2015 j’ai écrit sur les conséquences prévisibles, et qui sont effectivement survenues, de l’application des règles incohérentes, voire absurdes, du PLU.

JC Crouvezier

 

 

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