On ne perd pas les bonnes habitudes du côté de chez Gilles Durand, habitué à se plonger dans l’histoire de Gérardmer et des figures emblématiques qui ont marqué leur temps, le tout à travers des thèmes divers et variés. Concernant le champ médical, il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’à titre d’exemple, on signalera qu’avec ses amis du club local, il avait déjà évoqué le cas du service de santé pendant la guerre 1914/18…
Cette fois, c’est par le prisme des « Remèdes & Pharmaciens d’autrefois » qu’il a choisi de dévoiler une nouvelle facette de la Perle des Vosges. « C’est un peu par amitié pour Claude Kondolff (lui-même pharmacien – NDLR) que j’ai choisi ce thème. Et puis, il faut dire qu’il y a tellement de choses extraordinaires à Gérardmer dont on pourrait parler... » précise Gilles Durand. On peut donc résolument s’attendre à ce que ce nouvel ouvrage ne soit pas le dernier ! Mais ne nous dispersons pas, dans ce nouvel opus, vous retrouverez des informations sur les officines gérômoises et leurs pharmaciens dont certains ont d’ailleurs laissé une trace indélébile en donnant leur nom à une rue… On vous laisse faire vos petites recherches.
Parmi ces pharmaciens et sans être exhaustif, évoquons Choulette qui est le 1er pharmacien à s’installer à Gérardmer (1833-36) et qui s’est beaucoup intéressé au commerce de la poix et de la térébenthine tirée du sapin. On apprend au passage que la poix appelée à Paris « Poix de Bourgogne » provient en grande partie de la région de Gérardmer. En 1794, la ville avait dû fournir huit quintaux de poix destinés à l’usage des hôpitaux militaires. Les Pouchards ou Pouhas restent d’ailleurs toujours dans notre mémoire collective. En ce qui concerne Louis Kelsch, pharmacien de 1842 à 1886 et Mosellan originaire de Bitche, outre un boulevard, on signalera qu’il nous a également laissés une maison et des études singulières. On notera notamment la similitude entre la situation actuelle et celle des années 1850-70 : à l’époque, doutes et hésitations sur les causes du crétinisme et du goitre endémiques sont légions. On dénombre plus de 40 théories. Le lien avec une carence iodée était loin de faire l’unanimité. Louis Kelsch était de ceux qui préconisaient l’usage de l’iode. Quant au crétinisme, comment dire… « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude » disait Einstein…
Pour continuer à vous donner envie de lire ce nouvel opus, évoquons Charles Dufour (1889-1945), dont la pharmacie est d’ailleurs toujours fermée rue Charles de Gaulle. Elle est en attente de rénovation par le nouveau propriétaire des murs, Claude Kondolff s’étant installé rue Carnot. Dufour était un personnage exceptionnel et versatile qui savait décliner ses talents. En effet, les pharmaciens étant des chimistes, tous ou presque ont été des propagateurs de la photographie d’amateur : ils proposaient tous des produits photographiques, avaient un cabinet noir photographique etc. On doit notamment à Dufour des centaines de clichés sur Gérardmer, autant dire que le Club Cartophile et ses membres portent donc un intérêt certain à son travail, et ils ne sont pas seuls. « Le belvédère de Mérelle porte son nom et on lui doit l’idée d’ordonnance santé à la mode aujourd’hui, sauf à Gérardmer ! (cf le plan régional du Grand Est) » précise Gilles Durand. Et d’ajouter : « A la veille du 1er tour des municipales, Mme Crouvezier, maire de La Bresse, annonçait son intérêt pour ce type de retombées à La Bresse ! »
Enfin, finissons ce petit tour d’horizon non exhaustif avec Jean Delacroix, pharmacien qui a été maire de la ville de 1947 à 1959. Son nom reste attaché à la création d’établissements scolaires qui donnèrent une dimension nouvelle à la Perle des Vosges. « La cité scolaire de la Haie Griselle n’a pas de nom patronymique, cas semble-t-il isolé en Lorraine, à quand le lycée Delacroix ? » propose Gilles Durand. « Gérardmer, petite ville, possède 3 lycées. Le cas ne doit pas être fréquent en France. Le lecteur s’apercevra que le rôle du maire de l’époque a été déterminant. A la Haie Griselle, Gérardmer aurait dû avoir un cours complémentaire… La ville aura finalement un lycée climatique qui était destiné au versant alsacien. » Toute une histoire me direz-vous, et c’est pour ça que l’on apprécie les ouvrages du Club Cartophile de Gérardmer !
Ouvrage disponible dans les librairies locales et auprès des membres du club : Gilles Durand (Tél. 03 29 63 29 95) et Patrick Mény (Tél. 03 29 63 30 89).
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