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samedi 23 novembre

La présidente de Gérardmer Patrimoine Nature répond à M. le maire

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Monsieur le maire,
« Oui au dialogue, mais dans le respect » dites-vous.
J’ai en mon nom propre, Anne Huart, personne morale, envoyé à Stessy Speissmann un courrier précisé « Personnel et confidentiel » en date du 23 mai 2020. Une réaction spontanée et individuelle à une série d’évènements touchant directement mon environnement.
Vous vous permettez aujourd’hui, dans votre communiqué, de rendre publiques des parties de cette lettre « personnelle et confidentielle », et d’en modifier publiquement certaines que vous reconnaitrez.
Cette démarche est à l’opposé du respect auquel vous appelez.
Je ne porterai pas plainte pour autant.
Depuis janvier 2020, nous n’avons pas reçu de réponses à nos multiples courriers, et n’avons pas pu obtenir de rendez-vous. Alors que 160 adhérents veulent débattre démocratiquement de ce sujet d’importance, dont 5 architectes urbanistes bien au fait des réglementations. Tous, et pas seulement les 3 fondateurs, souhaitent échanger avec vous.
C’est seulement aujourd’hui, à 13h25, deux heures après votre communiqué, que vous nous proposez un « créneau » lundi 15 juin à 16h pour nous recevoir. Nous serons là lundi. Et nous aborderons les nombreux sujets que nous présentons depuis des semaines sur notre site web www.gerardmer-patrimoine-nature.com et sur notre page Facebook plus récente.
Revenons sur la notion de respect si vous le voulez bien.
Mentir aux auditeurs ou aux lecteurs, ce n’est pas respectueux.
Sur France Bleu Sud Lorraine, journal diffusé le 27/05/2020, vous affirmez en réponse à mon interview :
« L’ordonnance du 15 avril a été rapidement abrogée par le gouvernement, et donc les délais continuent à courir ». Deux avocats nous l’ont confirmé, cette abrogation n’a jamais eu lieu.
Quand vous dites encore : « L’affichage pendant la période de confinement était dans les règles ». La mairie étant fermée, impossible de voir l’affichage. Il a fallu que nous intervenions le 22/04 pour qu’une semaine après, l’affichage soit à l’extérieur de la mairie le 29/04. Alors il faut tout dire : l’affichage n’était pas consultable depuis le 17 mars jusqu’au 29 avril. NON, vous n’étiez pas dans les règles jusqu’au 29 avril.
Dans un article sur Vosges Matin du 28/05/2020, vous dites et répétez à l’envi : « c’est l’ABF, qui dépend du ministère de l’Écologie, qui vérifie le projet, il émet un avis. Et je suis dans l’obligation de donner le même ». NON Monsieur le Maire, vous pouvez dire NON ? Et vous l’avez déjà fait récemment pour le projet Perce Neige lequel avait pourtant reçu un avis favorable de l’ABF.
Dans tous les cas, le Maire a toujours le pouvoir de refuser un permis de construire sur le motif de sa mauvaise insertion
dans le site même si il est règlementaire. Il est évident que son refus doit être argumenté mais il faut
surtout qu’il ait le courage de s’opposer au promoteur et aux éventuelles pressions extérieures.
Vous bafouez le droit de réponse.
A notre demande de droit de réponse concernant l’article diffamatoire et mensonger à notre encontre
(Grandeur Nature de janvier 2020), signée des 23 élus de la majorité, et donc de vous, vous écrivez : « Je
maintiens qu’il n’y aura pas de droit de réponse dans le prochain bulletin municipal ».
Le droit de la presse est clair : c’est la liberté de la presse et la liberté d’expression qui sont en jeu. C’est
fondamental.
Vous dites que le Contrôle de conformité des travaux n’est pas obligatoire, c’est faux.
Ils le sont, en application de l’article R. 462-7 du code de l’urbanisme, pour les travaux en site classé ou
lorsqu’ils sont situés dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable classé en application de l’article
L. 631-1 du code du patrimoine ce qui est le cas fréquent dans notre environnement.
Vous répondez de manière indigne de votre fonction à la lettre d’un architecte
Une lettre vous est adressée en mars et vous ne répondez pas. Après relance, 2 mois après, vous lui
répondez de façon incorrecte. Je ne donne pas détail ici, c’est trop désobligeant à votre égard. Quand un
citoyen, imposable à Gérardmer de surcroît, vous écrit, la moindre des corrections est de lui répondre,
quelle que soit la teneur de votre réponse.
Vous me faites dire dans ce communiqué qu’il faut « modifier le PLU pour empêcher les constructions
sur le terrain à côté de l’hôtel » ?!
Le projet des Quais du Lac a été l’élément déclencheur de ma démarche, certes. La goutte d’eau qui a fait
déborder le vase. Les associations sont toujours lancées par des personnes touchées dans leur chair.
Pensez vous vraiment que 160 personnes, pour la plupart dotées d’un esprit d’analyse et de synthèse bien
supérieurs au mien, auraient sciemment adhéré à l’association dans le simple but de freiner la
construction sur le terrain voisin à mon hôtel ? Cette construction dont vous parlez affectera une
douzaine de foyers, et anéantira un environnement arboré qui offrait depuis toutes les artères une
ouverture directe sur le parc et le lac. Plus de 40 personnes du quartier se sont mobilisées et vous ont
écrit récemment !
C’est un dossier parmi tant d’autres. Vous le savez pertinemment car notre première action a concerné la
Droite du Lac. Nous vous avons demandé un contrôle d’exécution le 14 février 2020 pour des nonconformités
possibles (5 points vous étaient précisés, dont l’un touchant à la sécurité des personnes).
Vous n’avez pas daigné répondre alors que légalement vous y étiez tenu et l’officier de Police Judiciaire
que vous êtes le sait parfaitement.
D’autres sujets sont à l’étude, nous en parlerons ensemble. Lundi, donc.
Pour conclure, Monsieur le Maire.
Depuis que nous existons nous n’avons pas pu parler et échanger de façon constructive et paisible avec
vous. L’urbanisme est un acte fondateur pour une ville, car il engage son avenir par des constructions et
des infrastructures durables, pour des siècles.
Lors de la reconstruction de Gérardmer, un véritable dialogue, pas toujours facile, s’est instauré entre les
parties prenantes, et heureusement.
Les architectes qui nous ont fait l’honneur de participer à notre conférence du 26 mai nous proposent, et
vous proposent, avec tous les Géromois, une méthode participative.
Il est impossible de construire une ville pour demain sans la participation de ses habitants.
Anne Huart

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