C’est en effet le constat de la directrice du centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) du Beillard : dans les Vosges, il y a la possibilité de travailler de manière qualitative en ce qui concerne l’accueil et même l’accompagnement des personnes qui font notamment appel au 115.
Ce jeudi après-midi, le préfet des Vosges avait souhaité se rendre au CHRS du Beillard dont certaines places sont dédiées à l’accueil de personnes en période hivernale. Un centre qui gère également le service dédié aux appels d’urgence pour les sans-abri, le 115. Yves Seguy était accompagné de la sous-préfète de l’arrondissement de Saint Dié des Vosges Carole Dabrigeon, ainsi que de Yann Negro, directeur de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP). M. le préfet a ainsi été reçu par la directrice du centre Stéphanie Morel, globalement satisfaite des moyens mis à disposition sur le département des Vosges, et plus spécifiquement sur le site du Beillard : « Concernant le 115, nous avons 169 places dans le département pour des accueils d’urgence, des personnes qui peuvent se retrouver à la rue le soir-même, sinon il y a le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation – NDLR). Aujourd’hui, nous avons encore 38 places disponibles sur le département pour le 115, nous sommes très bien pourvus, chaque année de nouvelles places sont pérennisées, ce qui nous permet de vraiment travailler sur l’offre, sur la qualité du service et même, dans certains cas, de laisser le choix aux personnes d’intégrer un centre ou non, de rester sur un secteur qu’ils connaissent ou non. Cela permet de ne pas les déraciner plus par exemple, et de leur offrir un suivi personnalisé ou de maintenir un suivi pour celles et ceux qui ont déjà un suivi en place. Je pense notamment à certains jeunes qui sont déjà dans le dispositif de la Mission Locale et pour qui il est dommageable de repartir à zéro. Pour ces jeunes qui sont souvent en rupture, il est préférable de leur trouver une place là où il sont implantés en mission locale, dans un parcours qui peut se pérenniser en matière de réinsertion. Et dans les Vosges, quand on oriente quelqu’un, on a les moyens de commencer un projet. »
Localement, le CHRS du Beillard dispose pour sa part de 50 places en réinsertion et 12 pour le 115, avec un accueil 24h/24, tout public, couple avec ou sans enfant, femme ou homme seul(e). En moyenne, le centre enregistre entre 5 500 et 6 000 appels par an : « Je dirais que depuis 2020 c’est stable et nous espérons qu’il n’y en aura pas plus, il faut espérer avoir atteint un plateau... » précise Stéphanie Morel. Dans le bureau dédié au standard téléphonique, au bout du fil comme on dit, on retrouvait ce jeudi Laure Garry et Claire Laroux. Cette dernière, dont le poste est relativement récent, se déplace également sur le terrain, plus particulièrement dans les hôtels où sont parfois logées certaines personnes qui sont en insertion ou ont été accueillies d’urgence. Elle les rencontre et rencontre également les hôteliers pour s’assurer que tout va bien, d’un côté comme de l’autre. « Je le répète, nous pouvons vraiment travailler sur la qualité dans les Vosges, c’est une chance. (…) Nous sommes entendus par les services de l’État avec qui nous travaillons bien, y compris les services de Gendarmerie qui sont particulièrement à l’écoute » ajoute la directrice du centre. Seule petite ombre au tableau, le manque de places pour accueillir des personnes avec des chiens : « Il n’y en a que deux dans le département, elles sont ici, où nous avons construit un chenil car les chiens sont interdits dans les ERP… Du coup, il y a une liste d’attente. Il faudrait l’agrandir et créer de nouvelles places ailleurs si possible. » Et cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, M. le Préfet ainsi que le directeur de la DDCSPP ayant bien noté ce point d’amélioration, projetant ainsi de se mettre en lien avec les services vétérinaires pour cette question.
Lors de sa visite, Yves Seguy a donc pu constater que « l’architecture du 115 » et du dispositif d’insertion répondait plutôt bien aux besoins dans le département des Vosges, « surtout actuellement par grand froid » où les plus vulnérables se retrouvent nécessairement plus en danger, d’où la nécessité de maintenir aussi les maraudes. Au niveau du Beillard, on notera enfin qu’une procédure « d’humanisation » (terme employée par l’Etat – NDLR) est lancée, soit une rénovation des lieux pour transformer de simples chambres en logements afin d’améliorer encore la qualité de l’accueil. Pour l’heure, la procédure de recherche d’un architecte vient d’être lancée, comme le précisait Philippe Bourgogne et Sébastien Montinet, respectivement président et directeur du FAS.
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