Au lycée Jean-Baptiste Siméon-Chardin, enseignants et élèves concernés par la perte éventuelle de deux divisions (soit 24 étudiants en BTS Management en Hôtellerie et Restauration) avaient décidé de se mobiliser ce vendredi après-midi afin de faire entendre leur voix. Un mouvement qui a reçu le soutien de Xavier Grimont, président de l’Union départementale des métiers de l’industrie hôtelière, du sénateur Jean Hingray, du député Christophe Naegelen, ainsi que de Stessy Speissmann, enseignant et maire de Gérardmer, sans oublier François Cornill, président du Groupement Hôtelier local.
Des enseignants en colère qui avaient déjà communiqué sur leur désarroi quelques jours auparavant (lire le communiqué ICI !). Il faut dire que la lutte, si elle ne fait que commencer, risque d’être âpre avec un Rectorat qui, pour reprendre les mots du corps enseignant, « ne suit qu’une logique purement économique, purement comptable » qui risque d’être fortement dommageable pour tout une profession et tout un bassin. Comme l’a précisé Nicolas Larminach, lui-même enseignant, la perte de ces deux divisions serait irrémédiablement suivie, à moyen terme, de la fermeture de la filière BTS. Dans un futur proche, ce sont des étudiants qui sont et seront mis en difficulté pour poursuivre un parcours qu’on leur avait pourtant recommandé, se voyant contraints et obligés de quitter leur établissement. Le problème, c’est que 80% des élèves proviennent du département et n’ont pas forcément les moyens de finir leurs études en Alsace ou en Meurthe et Moselle, l’abandon ou, au mieux, le changement de cursus est à redouter fortement.
Des élèves en danger, mais aussi une profession « déjà marquée au fer rouge » depuis près d’un an, tout comme la culture et l’événementiel. En effet, comme l’ont précisé François Cornill, président du Groupement Hôtelier de Gérardmer, ou encore Xavier Grimont, une forte affluence sera forcément attendue à l’occasion de la réouverture des bars, restaurants et hôtels : « Mais nous risquons de manquer de main d’œuvre si ça continue comme ça. C’est une filière de plus en plus technique, ce sera un véritable problème si nous n’avons plus de personnel formé, sachant que beaucoup n’ont pas pu effectuer de stages en entreprise puisqu’on connaît une période de fermeture. (…) Ce n’est vraiment pas le moment de tirer sur une profession meurtrie ! » Avec cette perte éventuelle et ce contexte difficile, les projections sont également mauvaises si le Rectorat n’était pas décidé à revenir en arrière : « Nous ne pouvons pas faire de promotion pour le lycée et la profession, pas d’immersion, pas de visite de nos locaux, pas de portes ouvertes en présentiel et, dans notre branche, on sait que c’est important ! »
Les enseignants ont donc demandé un moratoire et une audience auprès du Rectorat, un préavis de grève a été déposé pour les 8 et 9 mars en cas de non-réponse. Les élus Jean Hingray et Christophe Naegelen ont également saisi le rectorat. Présent ce vendredi, le sénateur s’est montré déterminé, prêt à en découdre pour préserver « cette belle filière« et « un secteur en souffrance, toujours contraint à la fermeture » en raison d’une seule logique comptable : « On nous prend encore pour des imbéciles ! (…) Ces gens là ne comprennent malheureusement que la force. Mais en s’attaquant à cette filière, à ce lycée, à cette profession, c’est à Gérardmer qu’ils s’attaquent, aux Vosges et à la région, c’est inacceptable, c’est un nouveau combat à mener et nous sommes prêts ! » Même son de cloche ou presque du côté du maire gérômois et enseignant au lycée Chardin, déterminé lui aussi à tout faire pour préserver une filière et un lycée de renom, « une section essentielle pour la ville et le territoire, un pilier de l’économie touristique locale ».« Entendez-nous, soyez dans la réalité des territoires! » conclura Stessy Speissmann ce vendredi après-midi… Eh bien à bon entendeur justement !!
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