Suite à l’appel lancé conjointement par la Ligue des Droits de L’Homme, le Comité Contre le Racisme et Gérardmer Ecologie Solidaire, une soixantaine de personnes se sont réunis ce vendredi soir sur le Parvis des Droits de l’Homme afin de dénoncer un nouveau drame lié aux migrants dont la situation ne fait qu’empirer.
Un rassemblement à l’occasion duquel le Comité Contre le racisme ainsi que la LDH ont pris la parole :
L’intervention du Comité Contre le Racisme :
« Depuis 1993, au moins 50 000 personnes sont mortes en tentant de traverser les frontières extérieures de l’UE et depuis 1999, on dénombre plus de 300 victimes rien qu’à Calais et ses alentours.
On ne peut pas « accueillir toute la misère du monde ? » Tout le monde fait mine d’oublier que Michel Rocard ajoutait « mais on doit en prendre notre part ». Et c’est loin d’être le cas. Les Etats qui font leur part aujourd’hui sont très majoritairement les pays en voie de développement. Ils accueillent 86% des migrants.
En 2020, sur 450 millions d’ habitant.es, l’Union européenne comptait 2 600 000 réfugié.es et 470 000 demandeurs d’asile (soit respectivement 0,6 % et 0,1% de la population).
Par exemple le Liban, dont la situation actuelle n’est pas au beau fixe, accueille pourtant plus de 1,5 million de réfugié.es pour une population d’environ 6,7 millions
Autre fait justifiant toutes ces politiques migratoires : le fameux « appel d’air ». Cette idée, présentée comme du « bon sens », soutient que toute politique publique plus accueillante en faveur des exilé.es les inciterait à se rendre en masse dans le pays concerné. En réalité, toutes les études sérieuses travaillant sur les migrations, comme celle du CNRS par exemple démontrent que les principales raisons du départ sont les mauvaises conditions de vie dans le pays d’origine. Alors à quoi bon toutes ses politiques publiques sécuritaires si ce n’est pour brosser l’électorat dans le sens d’un populisme réactionnaire qui favorise le repli sur soi et le rejet de l’autre.
Allons-nous encore longtemps assister impuissant.es à ces « drames », qui sont en fait des crimes, de milliers de morts aux frontières de l’Union européenne ? Allons-nous encore longtemps sous-traiter la gestion des flux migratoires à des États qui bafouent ouvertement les valeurs universelles dont nous nous réclamons ? Allons-nous continuer à nous faire contaminer par le repli sur soi ? »
L’intervention de la Ligue des Droits de l’Homme de Gérardmer :
Il ne sert à rien d’incriminer d’abord les passeurs ou de s’en prendre aux associations. Les vrais responsables sont ceux qui refusent d’accueillir ces hommes, ces femmes, ces enfants qui fuient leurs pays et cherchent refuge en Europe.
La solution passe par le respect du droit international et notamment de la convention de Genève. Plutôt que de bloquer les frontières, il faut permettre à celles et ceux qui le souhaitent de déposer une demande d’asile dans le pays de leur choix.
Il faut les accueillir dans des conditions dignes des valeurs européennes. Sans verrouillage des frontières, les personnes exilées ne prendraient pas des routes aussi dangereuses et, si elles le font au risque de leur vie, c’est parce qu’elles n’ont pas d’autres choix.
Ce n’est pas de larmes dont elles ont besoin mais d’accueil. »
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