C’est un épisode de sécheresse relativement inédit qu’est en train de vivre la Perle des Vosges, autrefois pot de chambre de la France et aujourd’hui en manque d’eau… Pour pouvoir continuer à produire de l’eau à la station de Ramberchamp qui alimente les 3/4 de Gérardmer, mais aussi une partie de Xonrupt (350m³/ jour), Liézey (20m³), Le Tholy (120m³) et le haut de Rochesson (4m³), la Ville va devoir puiser dans le lac dès mercredi, comme cela avait déjà était fait en 2003, 2015 ou encore 2020.
Accompagné de Nadine Bassière, adjointe au patrimoine bâti et à la salubrité publique, et de Jérôme Lalevée, chef d’exploitation au service eaux et assainissement, le maire de Gérardmer a tenu à faire un point sur la situation du côté de la station de Ramberchamp. C’est ici que l’eau pompée dans le lac va prochainement être acheminée mais avec une procédure différente par rapport aux années précédentes : auparavant, l’eau était répartie sur la nappe phréatique du site qu’elle rejoignait par infiltration. Désormais, elle sera directement injectée dans la station de traitement, étant alors considérée comme nouvelle source d’eau, ce pourquoi l’ARS insiste sur la nécessité d’effectuer des tests avant son utilisation et sa diffusion dans le réseau d’eau.
« C’est une solution extrême, une solution de secours qui va nous permettre de souffler. Mais nous avons de grosses inquiétudes pour fin aout – début septembre car les prévisions ne sont pas bonnes en matière de précipitations et les industriels qui sont de gros consommateurs vont reprendre leur activité. Nous n’avons pas eu beaucoup de précipitations en hiver finalement, pas au printemps, et c’est la tendance depuis plusieurs années, ce qui risque de poser des problèmes dans le futur. Pourtant, et pour tordre un peu le cou à certaines idées reçues, l’eau vendue (consommée – NDLR) n’a pas connu de hausse significative ces dernières années, contrairement à l’eau produite (eau provenant des puits/sources/précipitations et traitée sur place) qui elle, continue de baisser d’année en année… » précise Stessy Speissmann. En baisse, comme le niveau du lac qui a perdu environ 17 cm depuis fin juin. On se souvient qu’il avait perdu quasiment 80 cm à la fin du caniculaire épisode estival de 2003…
Malgré la situation, la Ville n’envisage pas de coupure franche de l’approvisionnement en eau (pendant certaines périodes de la journée par exemple), comme le confirme Jérôme Lalevée : « Il faut éviter la coupure totale, c’est très compliqué d’un point de vue technique sur un réseau. On risque des coups de bélier, ça peut endommager le réseau et la station, il faut parfois changer ou nettoyer les filtres etc. (…) Souvent on n’est pas du tout gagnant… » précise le technicien, qui a d’ailleurs déplacé ses congés estivaux pour faire face à la situation… Pour résumer, il y a de moins en moins d’eau à Gérardmer mais la consommation a sansiblement augmenté alors que la tendance aurait dû être à la sobriété. Une sobriété qu’il faudra sans aucun doute et sans aucun détour intégrer (par tous, sans exception et à tous les niveaux) pour les semaines, mois et années à venir, et une situation qui fait écho à la situation planétaire finalement, ni plus, ni moins.
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