Ce mardi matin, une partie des enseignants et du personnel de la Haie Griselle avait, dans un cadre légal, décidé de débrayer de 8 h 00 à 9 h 00 afin d’exprimer leur « souffrance », de dénoncer certains dysfonctionnements au sein de la cité scolaire et de faire part de leur désarroi face à une certaine inertie de la part du Rectorat. Présents aux abords du lycée, ils distribuaient des tracts afin d’expliquer les raisons de leur démarche aux parents-d’élèves notamment, le tout en présence des représentants du SNES FSU et du Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges.
Un débrayage qui a été choisi par les protestataires plutôt qu’une grève sur une ou plusieurs journées afin de ne pas pénaliser les élèves qui ont effectué leur rentrée scolaire il y a peu. Mais le groupe d’enseignants et de personnels de la cité scolaire avait à cœur de s’exprimer publiquement depuis plusieurs mois déjà : « Nous déplorons une gestion managériale que nous subissons. (…) Nous avons tous à cœur de mener à bien nos missions, dans un climat que nous souhaiterions serein. Aussi, nous attendons, avec impatience, des réponses de la part des instances rectorales dont le silence est pesant/déstabilisant pour un nombre croissant de personnels de l’établissement. (…) Nous faisons donc grève aujourd’hui pour demander la réintégration de la Secrétaire de Direction dans son poste d’origine ; le respect des horaires nationaux pour tous les élèves et le respect des statuts des personnels ; et surtout une réponse urgente et une solution rapide d’apaisement pour tous » précise Christelle Thomas, représentante syndicale SNES-FSU, qui a pris la parole au nom de ses collègues.
Une médiation qui a échoué en mars dernier
« Un certain nombre d’entre nous avait d’abord alerté l’Institution en complétant le Registre Santé et Sécurité au Travail, ce qui a conduit à une médiation qui a échoué en mars 2022. Puis, devant l’importance des dysfonctionnements, le précédent Recteur, Jean-Marc Huart (actuel directeur de cabinet du ministre Pap N’Diaye) a diligenté une mission constituée de trois Inspecteurs Généraux qui sont venus recueillir de nombreux témoignages au sein de la cité scolaire d’avril à juin 2022. Nous savons que le temps de l’Administration n’est pas le nôtre, mais comment rester patients lorsque l’on est confrontés au silence du nouveau Recteur (arrivé fin juillet dernier – NDLR) sur notre situation ? Nous attendions beaucoup de cette enquête et depuis la rentrée, rien n’a changé » poursuit C. Thomas.
Problème dans le choix des spécialités et emplois du temps « inéquitables »
Parmi les dysfonctionnements évoqués par les protestataires, un problème d’orientation dont se sont également saisis certains parents d’élèves : « Des parents ont eux aussi écrit au Recteur et nous voudrions rendre publique une injustice dont ont été victimes une dizaine de lycéens : en juin dernier, ils ont été convoqués individuellement, et sans leurs parents alors qu’ils sont mineurs, par la direction qui ne leur a pas laissé le choix de certaines spécialités, contrairement aux promesses énoncées. Certains ont changé d’établissement, les autres ont eu recours à l’enseignement à distance ou ont malheureusement renoncé à leur projet d’avenir. Aujourd’hui, nous nous battons aussi pour que tous les élèves de la cité scolaire aient les mêmes chances de réussite » ajoute Christelle Thomas.
Un collectif de parents qui attend des réponses et des actes
Concernant cette question des spécialités et des emplois du temps, un collectif de parents d’élèves du lycée et du collège de la Haie Griselle s’est monté et s’est étoffé l’année dernière, recevant le soutien de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves) et comptant près d’une centaine de sympathisants selon les piliers du mouvement. Ce collectif déplore « des emplois du temps inéquitables entre les élèves » : »Les emplois du temps ne sont pas bien gérés, ce qui fait que des élèves prennent à midi, n’ont qu’une demi-heure pour manger à la pause et donc parfois ne mangent pas. Même en faisant quitter certains enfants à 18 h 00, des enseignements sont dispensés en distanciel et certaines heures de cours ont dû être annualisées, voire carrément supprimées alors qu’elles sont obligatoires, comme l’histoire-géographie en terminale par exemple.
A cause de ces emplois du temps, certains élèves ne peuvent pas prendre le bus alors qu’on nous incite à moins nous déplacer. Concernant le choix des spécialités en terminal, il n’est pas toujours libre sur les doublettes qui sont parfois imposées, la réforme du BAC n’est pas respectée. (…) Il y a des difficultés de dialogue avec la direction et nous avons envoyé un courrier au rectorat, à la DASEN ainsi qu’à la Région et au Département et nous attendons beaucoup de l’enquête car aujourd’hui il n’y a toujours pas eu d’évolution positive. Le climat est pesant, des professeurs ne vont pas bien et les élèves le ressentent... » déclarent les représentant(e)s des parents d’élèves en colère présents ce matin en la personne d’Élisa Thiébaut, Marion Kieffer-Rys, Natacha Battais et Benoît Claude… A l’image de cette froide matinée d’automne, l’ambiance est donc glaciale entre une partie du personnel et des parents d’élèves d’un côté, et la direction de l’établissement de l’autre…
Pour l’heure, nous avons contacté la direction de la cité scolaire afin de recueillir ses éventuelles réactions/commentaires sur la situation et attendons une réponse éventuelle.
0 commentaire